Bien qu'il faudra modérer nos attentes à leur égard, les titres canadiens de télécommunications - qui ont surpassé le marché boursier ces six dernières années - ont encore beaucoup à offrir aux investisseurs en 2016.

Les entreprises canadiennes de télécoms ont généré un rendement total positif de 4 % en incluant les dividendes l'an dernier, tandis que l'indice composé de la Bourse de Toronto s'affaissait de 8 %. Cela marque une « impressionnante séquence de six années consécutives de surperformance », note l'analyste Drew McReynolds, de la RBC. Le secteur avait par ailleurs été moins éprouvé durant la débâcle boursière de 2008.

On aura une idée de ce que nous réservent ces entreprises championnes au cours des prochaines semaines, alors qu'elles déballeront leurs chiffres bouclant l'exercice de 2015 et pourraient faire quelques prévisions pour la nouvelle année. Cela commence avec Rogers Communications demain. BCE et Manitoba Telecom suivront, jeudi de la semaine prochaine, puis Telus et Shaw, le 11 février.

L'expert des télécommunications de RBC, qui a sondé le terrain, s'attend à voir dans les derniers résultats trimestriels le produit d'un « vendredi fou agressif » avec d'importantes promotions, et d'une période de soldes de l'Après-Noël « plus typique ». Cela veut notamment dire des marges bénéficiaires sous pression dans le sans-fil, un rafraîchissement routinier des iPhone en circulation et des limitations aux revenus des médias, croit-il.

DE SOLIDES DIVIDENDES

« Fondamentalement, nous croyons que le profil de croissance et de risque du secteur en 2016 - bien que loin d'être parfait - sera suffisant », écrit-il. Concrètement, une hausse de 4 % des revenus et du bénéfice opérationnel est attendue pour le nouvel exercice, comparativement à des chiffres respectifs de 4 % et 2 % l'an dernier marqués par une amélioration des marges dans le sans-fil et la réduction des coûts.

C'est bien assez pour supporter la croissance des dividendes, ajoute Drew McReynolds. Son collègue Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, entrevoit d'ailleurs une augmentation toute prochaine de 5 % du dividende de BCE.

Les titres de télécommunications sont défensifs, centrés sur l'économie nationale, offrent une bonne protection du capital et fournissent des rendements en dividendes attrayants. De plus, les bilans solides de ces entreprises leur laissent toute la flexibilité financière nécessaire pour mener de nouvelles acquisitions.

LA RECOMMANDATION

L'expert des télécoms de la RBC a toujours un faible avoué pour les opérateurs de téléphonie sans fil. Ce secteur d'activité lui paraît le plus porteur de croissance, surtout avec l'abandon accéléré des lignes filées, l'éclatement des forfaits de chaînes câblées et le déclin des dépenses publicitaires dans les médias traditionnels. Le sans-fil a pour sa part l'avantage d'un relâchement des pressions des autorités réglementaires et d'un rapprochement « plus constructif » entre l'industrie et le gouvernement, dit croire l'analyste.