Wall Street a légèrement monté vendredi, le marché hésitant sur l'attitude à adopter face à d'excellents chiffres sur l'emploi américain ainsi qu'à leur implication pour la politique monétaire américaine: le Dow Jones a pris 0,26 % et le NASDAQ 0,38 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a pris 46,90 points à 17 910,33 points et le NASDAQ, à dominante technologique, 19,38 points à 5147,12 points, après avoir tous deux changé plusieurs fois de direction.

Le S&P 500, un indice élargi que surveillent particulièrement les investisseurs, a, à l'inverse, cédé 0,03 %, soit 0,73 point, à 2099,20 points.

« On a pris connaissance d'excellents indicateurs sur l'emploi et, maintenant on va se tourner vers la Réserve fédérale (Fed) », a résumé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

Selon le rapport mensuel du gouvernement américain sur le marché du travail aux États-Unis, les créations d'emplois ont bondi bien plus que prévu en octobre permettant au taux au chômage de tomber à son plus bas niveau en plus de 7 ans.

Tout au long de la séance, les investisseurs n'ont pas semblé savoir sur quel pied danser face à ces statistiques, même si elles sont manifestement positives, car elles semblent de nature à encourager la Fed, la banque centrale américaine, à vite relever ses taux, presque nuls depuis 2008, et commencer ainsi à priver l'économie d'un précieux soutien.

« Les chiffres sur l'emploi sont si bons que l'on craint que la Fed ne relève ses taux en décembre », date de sa prochaine décision de politique monétaire, « puis peut-être même en mars [...] et je ne sais pas si les investisseurs sont très à l'aise avec cette idée », a rapporté Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Il notait tout de même la belle performance du secteur des banques, qui bénéficierait d'une telle normalisation monétaire. Citi, JPMorgan et Bank of America ont toutes gagné plus de 3 %.

En revanche, pour M. Cardillo, « le marché réagit plutôt bien, puisqu'il ne se replie pas ».

« Ce rapport pourrait témoigner d'un renforcement de l'activité économique et, à long terme, c'est bon pour la Bourse », a-t-il conclu.

Parmi les valeurs, l'opérateur d'oléoducs Transcanada a perdu 5,24 % sur sa cotation new-yorkaise après l'annonce par le président américain Barack Obama qu'il rejetait le projet d'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis.

Le géant des médias et du divertissement Disney a pris 2,36 % après avoir dévoilé de nouveaux résultats annuels sans précédent, avec une croissance toujours soutenue par ses chaînes de télévision et ses parcs d'attractions.

News Corp, la société qui rassemble les actifs de la famille Murdoch dans la presse et l'édition, a cédé 3,06 % après avoir fait part d'une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires trimestriel.

United Continental, dont dépend la compagnie aérienne United Airlines, a avancé de 1,97 % à 61,49 dollars après l'annonce que son directeur général, victime d'une crise cardiaque en octobre, reviendrait à son poste à partir du premier trimestre 2016.

Le groupe agrochimiste DuPont a gagné 2,01 % sur fond de rumeurs de presse quant à une fusion avec son rival suisse Syngenta et de négociations avec son compatriote Dow Chemical, qui a pris 0,45 % pour marier leurs engrais, pesticides et herbicides.

Le site Tripadvisor, qui recueille des avis touristiques, a chuté de 6,85 %, après avoir annoncé un bénéfice trimestriel en hausse mais jugé décevant.

Weight Watchers, connu pour son programme destiné à la perte de poids, s'est en revanche envolé de 35,20 %, après avoir fait part d'un bénéfice en baisse mais meilleur que prévu, et relevé ses prévisions pour l'année en cours.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, les actions du secteur aurifère ayant souffert du recul du prix du lingot à son plus faible niveau en trois mois.

L'indice composé S&P/TSX a rendu 5,48 points pour terminer la séance à 13 553,30 points.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,73 cent US à 75,21 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du lingot d'or a chuté de 16,50 $ US à 1087,70 $ US l'once, tandis que le prix du pétrole brut a lâché 91 cents US à 44,29 $ US le baril.

- Avec La Presse Canadienne