Wall Street a fini la séance de jeudi sur une petite baisse, faute d'avoir trouvé dans les chiffres de l'emploi aux États-Unis des raisons de sortir de l'attentisme avant le référendum grec: le Dow Jones a cédé 0,16% et le Nasdaq 0,08%.

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Les marchés à la fermeture :



TSX 14 637,99 / 84,66 (0,58%)

Dow Jones 17 730,11 / -27,80 (-0,16%)

S&P 500 2 076,78 / -0,64 (-0,03%)

NASDAQ 5 009,21 / -3,91 (-0,08%)

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Le marché s'était orienté en petite hausse à l'ouverture, après l'annonce que 223 000 emplois ont été créés en juin aux États-Unis, mais l'optimisme s'est rapidement effrité.

D'une part, ces chiffres ont été jugés finalement sans éclat, et surtout parce qu'«on est nerveux en raison de choses qui sont hors de contrôle du marché américain, à savoir la Grèce et aussi la Chine», où les marchés boursiers ont abandonné plus de 20% en deux semaines, a expliqué Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management.

Côté européen, le marché ne pouvait qu'être attentiste, les responsables européens ayant renoncé à toute initiative en attendant le référendum lors duquel les Grecs doivent dire dimanche si oui ou non ils acceptent les conditions posées par les créanciers du pays pour le déblocage de nouvelles liquidités.

«Personne ne veut jouer au héros (en misant sur l'issue du scrutin), surtout après lundi dernier où on a vu le marché chuter de 350 points, personne ne veut revivre ce scénario», a dit M. Blicksilver. «C'est pour cela qu'on manque d'acheteurs.»

Côté américain, les 223 000 créations d'emploi annoncées s'affichent proches des attentes (235 000), mais s'accompagnent de déceptions: révisions à la baisse pour les mois précédents, stagnation de la rémunération horaire, et baisse du taux de chômage en trompe-l'oeil, due à une baisse de la population active.

«Juste avant un long week-end, cela ajoute de la faiblesse» au tableau de l'économie américaine, a souligné Kenny Landgraf, chez Kenjol Capital.

M. Landgraf a estimé que ces chiffres «jettent le doute sur la possibilité que la Réserve fédérale (Fed) rehausse les taux d'intérêt en septembre», mais il n'y avait pas de consensus parmi les analystes et économistes à ce sujet jeudi.

«Nous pensons que les statistiques laissent la Fed sur le chemin d'un resserrement (monétaire) à sa réunion de septembre, mais il y aura deux rapports mensuels sur l'emploi d'ici là», a ainsi fait valoir Jim O'Sullivan, chez High Frequency Economics.

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- Prudence sur les entreprises - p/

Enfin, l'approche de la saison des résultats d'entreprises, dont le géant de l'aluminium Alcoa doit donner le coup d'envoi mercredi, «empêche le prix des actions de monter», a souligné M. Blicksilver.

Du côté des valeurs, une nouvelle fusion-acquisition dans le secteur de l'assurance maladie a apporté un peu de soutien au marché.

Centene a dégringolé de 7,99% à 74,44 dollars après avoir annoncé l'acquisition de son concurrent Health Net (+10,01%) pour 6,8 milliards de dollars, dette incluse, marquant ainsi une nouvelle étape dans la consolidation du secteur aux États-Unis.

Le groupe de conseil Accenture a cédé 0,74% à 97,33 dollars après avoir annoncé la vente de son fournisseur de services technologiques pour le secteur aérien Navitaire à l'espagnol Amadeus, moyennant 830 millions de dollars.

Le constructeur aéronautique Boeing a cédé 0,37% à 140,21 dollars après avoir annoncé un relèvement de 2,9% de ses tarifs, pour compenser la hausse de ses coûts.

Du côté des voitures électriques, Tesla, qui a livré 11.507 berlines Model S au deuxième trimestre, soit 52% de plus que l'an dernier à la même saison, a gagné 4,04% à 280,02 dollars.

Le marché obligataire était en hausse, le rendement des bons du Trésor à dix ans refluant à 2,381% contre 2,421% mercredi soir et celui des bons à 30 ans à 3,189% contre 3,206% auparavant.