Malgré une maigre actualité économique américaine, Wall Street a rebondi mercredi sur son déclin de la veille, aidée par l'optimisme des marchés européens sur la Grèce: le Dow Jones a pris 0,67% et le Nasdaq 1,47%, à un record.

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Les marchés à la fermeture :



TSX 15 110,47 / 59,66 (0,40%)

Dow Jones 18 162,99 / 121,45 (0,67%)

S&P 500 2 123,48 / 19,28 (0,92%)

NASDAQ 5 106,59 / 73,84 (1,47%)



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Poussé par les valeurs technologiques, le Nasdaq a clôturé a gagné 73,84 points pour clôturer à 5106,59 points, un niveau qu'il n'avait jamais atteint à la clôture. Son précédent record datait du 24 avril, à 5092,09 points.

«Je ne vois rien de vraiment notable», a reconnu Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management, soulignant que la Bourse avait nettement baissé la veille.

«Le marché continue à zigzaguer, au gré des rumeurs sur (...) la Grèce», a-t-il ajouté. «Hier, on était nerveux quant à l'éventualité d'un défaut de paiement, et aujourd'hui, on repasse en hausse.»

La Grèce a redonné mercredi de l'optimisme aux marchés en annonçant unilatéralement qu'un accord sur sa dette était en train d'être négocié, même si elle a prévenu que des divergences persistantes entre ses créanciers, dont l'Union européenne (UE), retarderaient sa conclusion.

«Même si rien n'est fait, les Bourses européennes ont nettement monté à la suite de cette information», le CAC 40 gagnant par exemple près de 2% à Paris, «et Wall Street se contente probablement de suivre le mouvement et de se remettre un peu de sa faiblesse d'hier», a jugé Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Le rebond enregistré mercredi par Wall Street peut s'expliquer par «une mentalité qui consiste à profiter des accès de faiblesse» du marché, a-t-il ajouté. «Certains investisseurs, qui n'avaient pas assez investi en Bourse, en profitent pour augmenter leur présence» à bon compte.

Nike baisse

Les valeurs étaient dominées par une série de résultats d'entreprises du secteur de la distribution, dont le joaillier Tiffany. Son titre s'est envolé de 10,53% à 94,54 dollars après des résultats en baisse pour le premier trimestre, mais très supérieurs aux attentes.

DSW, chaîne de magasins de chaussures, a pris 2,63% à 35,15 dollars, après avoir fait état d'une hausse de près de 10% de son chiffre d'affaires trimestriel, notamment grâce à ses articles de sport.

Son concurrent Brown Shoe a bondi de 4,14% à 31,41 dollars, après avoir lui aussi annoncé une avancée de ses ventes trimestrielles, de même que ses bénéfices nets.

A l'inverse, le groupe de prêt-à-porter Michael Kors, qui a publié des prévisions annuelles inférieures aux attentes, s'est effondré de 24,20% à 45,93 dollars.

Dans le secteur immobilier, très surveillé en raison de son rôle potentiel dans la reprise économique américaine, le promoteur de luxe Toll Brothers a perdu 2,24% à 36,16 dollars après avoir fait état d'une baisse de son chiffre d'affaires trimestriel, et réduit ses prévisions pour l'année en cours.

Plusieurs fusions et acquisitions ont aussi animé les valeurs, comme l'achat pour près de 800 millions de dollars d'Applegate Farms, spécialiste des viandes issues d'élevage biologique, par le groupe agroalimentaire Hormel, qui a gagné 3,21% à 58,43 dollars. Applegate n'est pas coté.

Le cigarettier Reynolds American, propriétaire de la marque Camel, a avancé de 2,25% à 77,13 dollars après avoir annoncé que les autorités américaines avaient approuvé l'acquisition de son concurrent Lorillard, qui s'est adjugé 0,97% à 72,82 dollars.

Nike, commanditaire officiel de l'équipe nationale de football brésilienne, a perdu 0,56% à 102,84 dollars. Dans le cadre de leur enquête sur des cas de corruption au sein de la FIFA, les autorités américaines ont évoqué «la réception de pots-de-vin et de dessous de table» par un «important équipementier sportif américain» dans le cadre brésilien, sans citer nommément Nike, qui a dit coopérer avec elles.

Le marché obligataire avançait un peu. Vers 16 h 25, le rendement des bons du Trésor à 30 ans baissait à 2,868% contre 2,894% mardi soir, et celui des bons à 10 ans à 2,129% contre 2,136% précédemment.

La Bourse de Toronto grimpe, soutenue par les bons résultats de deux banques

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse mercredi, le secteur de la finance ayant eu un coup de pouce de la part de deux grandes banques, qui ont dévoilé des résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes des analystes.

L'indice composé S&P/TSX a avancé de 59,66 points à 15 110,47 points, après que la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] et la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] eurent dévoilé de solides résultats et augmenté leur dividende trimestriel. Le secteur de la finance, qui pèse lourd sur le parquet torontois, a gagné 0,4 pour cent.

Le secteur de l'énergie est celui qui a le plus retenu la progression du TSX mercredi, avec un recul de 0,73 pour cent. Le cours du pétrole brut a retraité de 52 cents US à 57,51 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

Le prix du lingot d'or a pour sa part glissé de 1,30 $ US à 1185,60 $ US l'once, ce qui n'a pas empêché le secteur aurifère de Toronto de gagner 0,76 pour cent.

Pour sa part, le dollar canadien s'est déprécié de 0,21 cent US à 80,26 cents US, après que la Banque du Canada eut indiqué qu'elle maintenait son taux d'intérêt directeur à 0,75 pour cent. Le huard n'avait pas terminé une séance aussi bas depuis sa fermeture à 80,06 cents US le 14 avril.

Le public ne devrait pas s'étonner du niveau de volatilité des marchés, a estimé Allan Small, conseiller principal chez HollisWealth, faisant remarquer que la direction empruntée par les marchés dépendait souvent de l'attention des opérateurs - surtout ceux à haute fréquence - sur les bonnes ou les mauvaises nouvelles.

«Une journée il y a des nouvelles sur la Grèce et les gens croient que c'est une bonne chose et font grimper le marché, puis tout d'un coup ils peuvent estimer que c'est une mauvaise chose et le marché redescend.»

En outre, ces dernières années, les investisseurs ont souvent le réflexe de «racheter les baisses», a poursuivi M. Small. Par exemple, si le marché recule de 100 ou 200 points en une journée, les opérateurs vont faire en sorte qu'environ le même nombre de points sera récupéré le lendemain.

Selon lui, cela démontre que dans le contexte actuel, où les taux d'intérêt sont faibles et les valeurs mobilières sont généralement bien évaluées, les investisseurs n'ont pas vraiment d'autre choix que de rester sur le marché.