Wall Street a chuté vendredi, les excellents chiffres du chômage faisant craindre que la Réserve fédérale (Fed) relève ses taux plus tôt que prévu: le Dow Jones a perdu 1,54% et le Nasdaq 1,11%.

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Les marchés à la clôture :

TSX 14 952,50 / -150,61 (-1%)

Dow Jones 17 856,78 / -278,94 (-1,54%)

S&P 500 2 071,26 / -29,78 (-1,42%)

NASDAQ 4 927,37 / -55,44 (-1,11%)

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C'est le résultat du «spectaculaire rapport sur les emplois de février», a commenté Art Hogan, chez Wunderlich Securities.

Bonnes nouvelles pour l'économie, les fortes créations d'emploi aux États-Unis montrent que «nous sommes très proches du plein emploi», ce qui précise la perspective d'une hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed), selon Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management. «Nous sommes partis pour une hausse des taux en juin», a-t-il assuré.

L'économie américaine a créé bien plus d'emplois qu'attendu en février, avec 295 000 embauches nettes contre 240 000 attendues, un chiffre en nette hausse par rapport à janvier.

De plus, le taux de chômage est passé de 5,7% à 5,5% alors que les analystes tablaient sur un repli plus faible à 5,6%.

Petite ombre au tableau, l'augmentation des salaires horaires a ralenti, mais M. Skrainka parie que la Fed voudra remonter les taux avant de voir s'enclencher une inflation des salaires.

En soi, a-t-il souligné, «ce n'est pas une mauvaise nouvelle que la Fed prépare une hausse des taux, cette augmentation sera le signe que l'économie peut se maintenir debout toute seule».

«Une fois que les investisseurs reconnaîtront que la croissance économique signifie bien plus de bénéfices pour les entreprises, ils se calmeront», a-t-il assuré.

M. Hogan a également noté que le marché était en phase de consolidation, s'accordant une pause logique après la progression de 5,64% enregistrée en février, la plus forte progression mensuelle du Dow Jones depuis janvier 2013.

Enfin, il a souligné que le marché obligataire avait chuté encore plus fortement que les marchés des actions. Les investisseurs craignent en effet que des taux d'intérêt plus élevés sapent l'attrait des bons du Trésor en circulation.

Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est grimpé à 2,245%, contre 2,111% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,843%, contre 2,721% précédemment.

Du côté des valeurs, toutes celles qui composent de Dow Jones ont fini dans le rouge.

M. Hogan a souligné que logiquement les valeurs ayant tout à gagner d'une hausse des taux, comme les banques, avaient mieux résisté que les autres.

Ainsi Bank of America a progressé de 1,37% à 16,22 dollars. Wells Fargo, très présente dans les prêts immobiliers, a limité son recul à -0,46% à 54,59 dollars.

Apple a gagné 0,15% à 126,60 dollars en dépit d'informations sur l'exploitation frauduleuse de son système de paiement par téléphone. Le titre va intégrer le 19 mars l'indice DJIA, a annoncé Standard and Poor's qui gère cet indice boursier qui rassemble 30 des plus grosses entreprises américaines.

Apple, de loin la plus grosse capitalisation boursière américaine avec 730 milliards de dollars à la clôture de jeudi, va remplacer le groupe de télécoms AT&T (-1,53% à 33,48 dollars).

Le groupe d'habillement Gap a perdu 1,71% à 40,72 dollars après l'annonce d'un repli de 4% de ses ventes en février, alors que les analystes avaient tablé sur une progression.

La société de marketing en ligne MaxPoint Interactive, qui a levé 74,75 millions de dollars en mettant sur le marché 6,5 millions d'actions à l'occasion de son entrée en Bourse, chutait de 15,13% à 9,76 dollars.