Wall Street a nettement rebondi lundi, rassurée par la réaction jugée modérée des Occidentaux après le vote de la Crimée en faveur d'un rattachement à la Russie et de bons indicateurs américains: le Dow Jones a grimpé de 1,13 % et le Nasdaq de 0,81 %.

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Les marchés à la clôture:

TSX 14 231,89 / +4,23 (0,03%)

Dow Jones 16 247,22 / +181,55 (1,13%)

S&P 500 1858,83 / +17,70 (0,96%)

NASDAQ 4279,95 / +34,55 (0,81%)

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En hausse dès l'ouverture, les indices boursiers new-yorkais ont accéléré leur progression dès la première heure d'échanges.

Anticipée, la nouvelle d'un vote massif en Crimée en faveur du rattachement de la péninsule ukrainienne à la Fédération de Russie n'a pas accentué la forte baisse du marché observée la semaine dernière. Bien au contraire.

«Le marché n'aime pas l'incertitude, il n'aime pas l'inconnu. Et on s'est réveillé ce matin avec un fait accompli: l'annexion future de la Crimée par la Russie», a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert USA.

Au lendemain du référendum, le président russe Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance de la Crimée, une étape nécessaire à son intégration à la Fédération. Les pays occidentaux ont, eux, adopté en représailles des sanctions ciblées contre des hauts responsables russes ou pro-russes pour envoyer, selon les termes de la Maison-Blanche, un «message fort» à Moscou.

Le marché actions américain voyait cependant avant tout dans ces sanctions jugées mesurées «un manque d'agressivité», selon M. Volokhine. Elles «donnent plus l'impression pour l'instant que (les Occidentaux) veulent éviter toute aggravation de la situation qu'autre chose», a-t-il souligné.

En outre, «un certain soulagement prévaut alors que l'option d'une intervention militaire ne semble pas faire partie de l'équation en Ukraine» pour l'instant, ont avancé les experts de Briefing.com.

Le Parlement ukrainien vient toutefois d'approuver une mobilisation partielle de ses forces armées.

Signe de la relative confiance des marchés, l'indice VIX, dit «indice de la peur», a dégringolé de 12 % pour s'établir à 15,68.

La parution d'indicateurs économiques américains encourageants malgré la rigueur exceptionnelle de l'hiver aux États-Unis ces derniers mois a donné un coup de pouce supplémentaire aux indices.

La production industrielle a rebondi plus fortement qu'attendu en février et la progression de l'activité manufacturière de la région de New York s'est légèrement accélérée en mars.

Ces statistiques ont été étudiées avec une attention particulière à la veille du début d'une réunion de deux jours du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC).

Aidé par Alibaba, Yahoo! grimpe 

L'annonce du choix de Wall Street pour l'introduction en Bourse d'Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, a accentué le rebond des indices de la place financière.

Le groupe internet Yahoo!, qui détient environ 20 % de son capital, s'est adjugé 4,02 % à 39,11 dollars. Ce devrait être la plus importante introduction boursière dans le secteur technologique à Wall Street depuis Facebook en 2012.

Le réseau social Twitter a grappillé 0,25 % à 52,05 dollars alors que son patron, Dick Costolo, effectue actuellement une visite en Chine.

D'autres grands noms du secteur technologique ont affiché des performances solides: Google a gagné 1,65 % à 1192,10 dollars, IBM 1,98 % à 185,81 dollars et Facebook 1,51 % à 68,74 dollars.

L'annonce lundi d'un nouveau rappel de 1,55 million de véhicules aux États-Unis alors qu'il fait déjà l'objet d'une triple enquête dans le pays pour de précédents cas n'a pas entamé l'appétit des acheteurs pour le constructeur automobile General Motors. Son titre a avancé de 1,58 % à 34,63 dollars.

Le groupe américain de messagerie United Parcel Service (UPS), qui a annoncé lundi qu'il allait augmenter de 4,4 % ses tarifs à partir du deuxième trimestre, s'est apprécié de 0,75 % à 96,99 dollars.

Dans l'énergie, le groupe Chesapeake a perdu 1,36 % à 24,69 dollars. Il a annoncé lundi la scission de ses gisements pétroliers (COS) du reste du groupe.

Le marché obligataire a reculé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'est hissé à 2,699 % contre 2,645 % vendredi soir et celui à 30 ans à 3,630 % contre 3,587 % à la précédente clôture.