La crainte d'une intervention armée russe en Ukraine a fait trembler Wall Street lundi, dans le sillage des Bourses mondiales, même si les indices new-yorkais ont évité l'effondrement.

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Les marchés à la clôture :

TSX : -6,76 (-0,05%) à 14 202,83

Dow Jones : -166,49 (-1,02%) à 16 155,22

S&P 500 : -13,71 (-0,74%) à 1 845,74

NASDAQ : -30,82 (-0,72%) à 4 277,30

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Dans le sillage des Bourses européennes et de la place financière moscovite, les indices new-yorkais ont entamé la journée en nette baisse, la crise ukrainienne s'installant au centre des préoccupations.

«Avec tout ce qui se passe» entre la Russie et l'Ukraine, «il n'y a qu'un mot d'ordre: fuir le risque. On vend et on pose des questions après», a expliqué Michael James, de Wedbush Securities.

Partis en week-end forts d'un nouveau record de l'indice S&P 500 vendredi, les investisseurs ont ensuite observé avec angoisse la dégradation de la situation dans la région, la menace d'une intervention militaire russe se faisant de plus en plus pressante. Des commandos armés pro-russes contrôlaient de fait la Crimée lundi, une province russophone et orientale de l'Ukraine farouchement opposée aux nouvelles autorités de Kiev.

Cette situation forçait les Occidentaux du G7 à faire bloc contre Moscou et conduisait l'Union européenne à réfléchir à d'éventuelles sanctions contre le deuxième producteur mondial de gaz naturel et le premier producteur mondial de brut.

Dans ce contexte peu propice à l'achat d'actions, un investissement jugé risqué, la volatilité, mesurée par l'indice VIX dit «indice de la peur» a nettement augmenté, de 14,29% à 16,00. Les prix de l'or et du pétrole, eux, bondissaient.

Les indices ont toutefois effacé une partie de leurs pertes en cours de séance «car il y a toujours de l'espoir qu'une solution diplomatique finisse par prévaloir», a commenté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Certains opérateurs ont aussi tenté de se convaincre que le mouvement de panique ne parviendrait pas à traverser l'Atlantique: «si c'est une mauvaise nouvelle pour les marchés, c'est surtout une mauvaise nouvelle pour les marchés européens», a estimé Gregori Volokhine, gérant de Meeschaert USA.

Bien que passées au second plan, les annonces économiques sont en outre restées encourageantes aux États-Unis, avec une hausse-surprise des dépenses des ménages aux États-Unis en janvier et la progression de l'activité manufacturière en février.

Le marché obligataire, prisé des investisseurs en temps de crise, a avancé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,607% contre 2,658% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,557% contre 3,592% à la précédente clôture.