Wall Street a nettement chuté jeudi, minée par un sentiment de déception après des résultats d'entreprises ternes et un mauvais chiffre en Chine, le marché redoutant un mouvement de correction.

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Les marchés à la clôture:

TSX 13 932,97 / -55,23 (-0,39%)

Dow Jones 16 197,41 / -175,93 (-1,07%)

S&P 500 1 828,46 / -16,40 (-0,89%)

NASDAQ 4 218,87 / -24,13 (-0,57%)

-----------------Un marché dominé par les vendeurs

Dès l'ouverture, les indices de Wall Street se sont enfoncés dans le rouge, «dans un marché dominé par les vendeurs», a noté Michael James, de Wedbush Securities.

«C'est la même chanson depuis quelque temps : on s'attendait à ce que Wall Street affiche la même mine radieuse qu'en 2013, forte de ses 30 % de progression l'an dernier, mais les investisseurs sont rappelés à la réalité (avec) des résultats d'entreprises peu brillants et un chiffre chinois décevant aujourd'hui», a-t-il expliqué.

Comme la veille, «une nouvelle salve de résultats d'entreprises mitigés coupe quelque peu l'appétit des acheteurs», a renchéri Patrick O'Hare, du site d'information financière Briefing.com. En effet, selon lui, «la qualité des publications depuis la clôture de mercredi, et très franchement depuis le début de cette saison de résultats est assez... bof».

Bien qu'United Continental (-1,53 % à 48,43 dollars) ait dépassé les prévisions des analystes, repassant aux bénéfices en 2013 comme au quatrième trimestre, le marché restait déçu par des prévisions de chiffres d'affaires pour le premier trimestre 2014 inférieures aux attentes.

De son côté, le géant de la restauration rapide McDonald's (+0,46 % à 95,32 dollars) a fait état de résultats mitigés en 2013, une année jugée «difficile» par le groupe lui-même.

Le groupe d'aéronautique et de défense Lockheed-Martin a aussi fait soupirer les investisseurs (-3,93 % à 150,49 dollars), après avoir fait part d'un bénéfice net par action en deçà des attentes.

Quant aux indicateurs américains, les opérateurs ont reçu avec anxiété l'annonce d'une légère hausse hebdomadaire des inscriptions au chômage, plus d'une semaine après un rapport mensuel sur l'emploi américain très décevant. En outre, l'indice composite des indicateurs économiques américains a enregistré une progression légèrement moins prononcée qu'attendu en novembre.

Dans l'immobilier, si les ventes de logements anciens ont rebondi en décembre, leur avancée a été également moins importante qu'espérée.

En Chine aussi, les nouvelles économiques ont manqué d'éclat. La production manufacturière s'y est contractée en janvier pour la première fois depuis six mois, selon un indicateur provisoire publié jeudi par la banque HSBC, venant confirmer le ralentissement du géant asiatique.

Pour Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management cependant, les performances solides de valeurs «glamour» du marché, comme Netflix et Apple, «font mentir les craintes du début d'un mouvement brutal de correction».

Netflix décolle

Le groupe de vidéos en ligne Netflix a ainsi décollé de 16,48 % à 382,20 dollars, le marché applaudissant un chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre et des prévisions pour le trimestre en cours supérieurs aux attentes, assortis d'un nouveau bond du nombre de ses abonnés.

Apple a pris 0,85 % à 556,18 dollars. L'investisseur américain Carl Icahn, qui fait pression depuis plusieurs mois pour que le groupe informatique intensifie ses rachats d'actions, a encore augmenté jeudi sa participation au capital du groupe

Le groupe de distribution en ligne eBay, lui aussi engagé dans un bras de fer avec Carl Icahn qui veut le forcer à se séparer sa pépite PayPal, a avancé de 0,97 % à 54,94 dollars.

Au lendemain de la parution d'une étude affirmant que les meilleurs jours du réseau social Facebook étaient derrière lui et qu'il pourrait perdre 80 % de ses utilisateurs d'ici à 2017, son titre s'est replié de 1,53 % à 56,63 dollars.

Les valeurs financières ont largement contribué à la chute du marché, Citigroup glissant de 2,27 % à 50,72 dollars et Goldman Sachs, une valeur du Dow Jones, de 1,69 % à 170,75 dollars.

Le marché obligataire a nettement progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,773 % contre 2,860 % mercredi soir et celui à 30 ans à 3,681 % contre 3,759 % à la précédente clôture.