Les mises à niveau logicielles de la CSeries semblent nécessiter un peu plus de temps que prévu, mais plusieurs analystes estiment que l'échéancier du programme était de toute façon très serré. Certains réussissent même à identifier des éléments positifs dans la décision de reporter le vol inaugural.

Occasion d'achat

«Les investisseurs qui pensent que Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] peut livrer sa CSeries sans délai majeur devraient acheter le titre sur faiblesse», commente David Tyerman, de Canaccord Genuity. «On a hâte au premier vol parce que le carnet de commandes va grossir une fois que les gens verront que le programme est en marche», dit Jacques Kavafian, analyste chez Toll Cross Securities. Un repli en Bourse est une occasion d'achat, selon lui.

Le vol inaugural se fera à un stade plus avancé

Les dernières mises à jour des logiciels vont permettre au premier vol d'essai de se dérouler à une étape plus avancée du processus, ce qui permettra de conserver l'échéancier global intact, selon David Tyerman, de Canaccord. «L'annonce [d'hier] n'aura aucun impact important sur le programme ou les perspectives financières, s'il s'agit du dernier délai. Toutefois, ceux qui ont suivi le développement et les délais encourus par les B787, A380 et A350 crieront «je vous l'avais bien dit». Ils insisteront aussi pour dire que le processus de certification de 12 à 13 mois de la CSeries est trop optimiste.» Pour l'analyste, la meilleure réplique de Bombardier serait d'atteindre les objectifs.

Peindre l'avion ou pas

«On avait eu des indications selon lesquelles le premier vol pouvait glisser au mois de juillet, en raison de la météo et de la décision de peindre l'appareil ou non, dit Tim James, de la TD. Compléter les essais de roulage au sol et peindre l'avion pour la fin de juin allaient être difficilement réalisables, en plus des mises à niveau logicielles. Cela a aussi contribué au délai, à mon avis.» Peindre l'avion nécessite quelques jours de travail dans l'atelier de peinture. Le bleu et le blanc sont les couleurs génériques de la CSeries. L'avion est actuellement d'un vert militaire.

Un coussin

D'après Tim James, de la TD, le nouvel objectif d'un vol inaugural fin juillet semble offrir un certain coussin à Bombardier, ce qui laisse croire que le délai actuel risque d'être inférieur à un mois. Le vol en question pourrait maintenant venir plus rapidement que certaines personnes ne le pensent.

Une décision stratégique

«Compte tenu des mauvaises conditions météorologiques dans la région de Montréal, Bombardier a décidé d'en profiter pour effectuer des mises à niveau logicielles, une décision stratégique qui modifie le calendrier du premier vol. Si les conditions météo étaient meilleures, le premier vol aurait été effectué avec la vieille version du logiciel, et la mise à niveau aurait été effectuée après ce vol», dit Kevin Chiang, de la CIBC.

La véritable question

Le délai n'affecte pas de façon importante l'échéancier ou le calendrier de la CSeries. La question plus importante au cours des 12 prochains mois, aux yeux de Kevin Chiang, de la CIBC, est plutôt de savoir si Bombardier peut ajouter des commandes pour atteindre son objectif de 300 d'ici l'été prochain. Bombardier compte présentement 177 commandes fermes.

Ça change quoi?

«Ce n'est pas la fin du monde. C'est juste un mois. Quand on regarde un programme qui va s'étaler sur 25 ou 30 ans comme celui-ci, est-ce que ça fait une différence si le premier vol est retardé d'un mois? demande Jacques Kavafian, de Toll Cross Securities. Il va falloir que plusieurs astres s'alignent dans une séquence précise. C'est normal de découvrir des petites choses inattendues ici et là.»