La Bourse de New York, qui a fait preuve une nouvelle fois cette semaine d'un optimisme têtu, espère se diriger vers de nouveaux records, si les banques centrales et une nouvelle salve de statistiques américaines veulent bien l'y emmener.

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de Wall Street, a gagné 1,56 % pour finir à 15 354,40 points, un niveau jamais atteint auparavant.

Le Nasdaq, où dominent les valeurs technologiques, a progressé de 1,82 % à 3498,97 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a avancé de 1,98 %, à 1666,12 points, là aussi du jamais vu.

Loin d'être effrayée par ses nouveaux sommets, le Dow Jones ayant enregistré cette semaine son 21e record historique depuis le début de l'année, Wall Street «reste on ne peut plus optimiste», a relevé Steven Rosen, de la Société Générale.

Quelques chiffres ont momentanément jeté un froid, notamment dans le secteur manufacturier et sur le marché de l'emploi, laissant craindre un ralentissement de la reprise économique du géant américain.

Mais le soutien sans faille des banques centrales mondiales, et de la Réserve fédérale américaine (Fed) au premier chef, parvient avec succès à empêcher tout accès de faiblesse durable des marchés.

La grande «question est de savoir si tout cela dépend de la Fed», a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Pour Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors, le bon moral des ménages et plusieurs indicateurs avancés positifs pour l'activité économique du pays publiés en fin de semaine «montrent que les investisseurs gardent le sourire pour de bonnes raisons».

«Le cycle haussier, tant sur le marché que dans l'économie, devrait encore avoir de beaux jours devant lui», a-t-il estimé.

Certes, des coupes dans le budget américain «doivent entraîner» un essoufflement de la croissance américaine au deuxième trimestre «mais les données de base de l'activité économique privée restent solides, particulièrement dans l'immobilier», ont noté Nariman Behravesh et Sara Johnson, économistes chez IHS.

Sur le marché des actions en outre, l'essor «est étendu à tous les secteurs, ce qui montre son caractère sain», a estimé M. Volokhine.

Les valeurs les plus dépendantes des cycles économiques, dites cycliques, notamment dans l'énergie, l'industrie et le secteur financier, profitaient d'un regain d'intérêt. Et les autres, jugées plus sûres, comme dans la pharmacie, «bien que moins entourées, ne s'écroulent pas non plus», a remarqué le stratège.

Pour les observateurs, cet engouement traduit surtout une absence de choix.

En raison de taux d'intérêt historiquement bas, d'un afflux énorme de liquidités et de la confiance dont jouit l'économie américaine, «c'est le seul jeu qui en vaille la peine» et les investisseurs craignent de manquer le prochain train, a estimé M. Johnson.

En zone euro, la récession s'installe encore davantage, «mais la bonne nouvelle est que les dirigeants européens deviennent plus aptes à gérer la crise» en freinant leur course à l'austérité, selon IHS.

Aux États-Unis, bien que peu parient sur des annonces de la Fed sur le calendrier du ralentissement de son soutien, les investisseurs suivront de près une allocution de son patron Ben Bernanke devant une commission du Congrès américain mercredi.

Le même jour, ils chercheront aussi des indices dans les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution début mai.

Outre quelques résultats d'entreprises, dont ceux de Home Depot mardi, suivis mercredi par ceux de Staples et Hewlett-Packard, Wall Street se penchera sur une salve d'indicateurs immobiliers, avec les ventes des logements anciens mercredi, et nouveaux jeudi, et des commandes de biens durables vendredi.