Les marchés nord-américains ont rendu lundi les solides gains affichés plus tôt dans la séance et clôturé en baisse, alors que s'amenuisait l'espoir de voir un clair vainqueur aux élections en Italie, un pays lourdement touché par la crise des dettes de la zone euro.

La situation a engendré une vague d'incertitude quant à la capacité, pour le prochain gouvernement italien, de trouver la volonté politique pour continuer à imposer les difficiles mesures d'austérité réclamées par les marchés.

L'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a clôturé en baisse de 50,76 points à 12 650,87 points - après avoir affiché plus tôt une croissance de 130 points. Seul le secteur aurifère offrait encore un solide appui au parquet torontois en fin de séance.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,65 cent US à 97,31 cents US, son plus bas niveau depuis la fin juin 2012.

Les marchés américains ont aussi culbuté. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a retraité de 216,4 points à 13 784,17 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a perdu 45,57 points à 3116,25 points et que l'indice élargi S&P 500 a lâché 27,75 points à 1487,85 points.

Des sondages préliminaires laissaient croire, plus tôt dans la journée, que la coalition centre-gauche de Pier Luigi Bersani avait récolté le plus grand nombre de votes dans l'élection italienne. Cela l'aurait placé en position de former un gouvernement, possiblement avec Mario Monti, l'ancien président du Conseil des ministres à qui les marchés attribuent le mérite d'avoir atténué la crise de la dette du pays.

Mais ces espoirs se sont évanouis, l'élection semblant plutôt se diriger vers une impasse. Le camp de M. Bersani semble plutôt en voie de remporter la chambre basse du Parlement, tandis que les alliés de l'ex-président du Conseil Silvio Berlusconi pourraient signer une victoire au Sénat.

En ajoutant à cela les solides résultats du Mouvement 5 étoiles, dirigé par l'ex-humoriste aujourd'hui devenu agitateur politique, Beppe Grillo, plusieurs craignent que le prochain gouvernement ne soit pas en mesure d'appuyer les difficiles réformes mises en place.

L'Italie est le deuxième pays le plus endetté parmi les 17 membres de la zone euro pour ce qui est de la proportion de la dette par rapport au produit intérieur brut, derrière la Grèce.

Les marchés avaient commencé la journée dans l'optimisme, espérant que les résultats de l'élection italienne seraient plus clairs.

Le premier ministre du Japon, Shinzo Abe, se préparait pour sa part à nommer le président de la banque de développement asiatique, Haruhiko Kuroda, à la tête de la banque centrale japonaise. Celui-ci devrait appuyer les stratégies de M. Abe pour tenter de raviver l'économie japonaise - la troisième plus grande du monde - en luttant contre la déflation avec des assouplissements monétaires et d'importantes dépenses gouvernementales.

Les investisseurs auront d'autres dossiers pour se garder occupés cette semaine, notamment celui des compressions budgétaires qui devraient entrer en vigueur automatiquement le 1er mars aux États-Unis. Ces dépenses, qui touchent plusieurs départements, totalisent 85 milliards $ US et ne pourront être évitées que si les républicains et les démocrates peuvent s'entendre sur des mesures alternatives.

Certains observateurs craignent que les coupes ne dépriment la croissance économique, déjà faible, mais d'autres estiment que les marchés sont de plus en plus confortables vis-à-vis des compressions automatiques et que leur impact ne serait finalement pas si mauvais.

À Toronto, la Bourse de croissance TSXV a perdu 3,68 points à 1141 points.

Le secteur aurifère a affiché la plus importante croissance lundi, soit environ deux pour cent, le cours du lingot d'or ayant pris 13,80 $ US à 1586,60 $ US l'once à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Goldcorp (TSX:G) a grimpé de 42 cents à 33,64 $, tandis que celle de Barrick Gold (TSX:ABX) a avancé de 69 cents à 31,81 $.

À l'inverse, le secteur des métaux de base a encaissé le plus gros recul, soit 1,62 pour cent. Le cours du cuivre a gagné un cent US à 3,53 $ US la livre à New York. Sur le parquet torontois, l'action de First Quantum Minerals (TSX:FM) a cédé 51 cents à 18,41 $, tandis que celle de Lundin Mining (TSX:LUN) a effacé 17 cents à 4,69 $.

Le groupe de l'énergie a aussi retraité, cédant un pour cent. Le cours du pétrole brut a effacé 2 cents US à 93,11 $ US le baril à New York. Le titre de Canadian Natural Resources (TSX:CNQ) a pris 18 cents à 30,55 $ tandis que celui de la Pétrolière Impériale (TSX:IMO) a rendu 49 cents à 42,43 $.

Malgré le bon début de séance, le secteur de la finance a lui aussi terminé en baisse, cédant un pour cent. La plupart des grandes banques canadiennes doivent dévoiler cette semaine leurs plus récents résultats trimestriels.