Facebook (FB) ne se fait pas beaucoup d'amis en Bourse depuis son baptême vendredi dernier.

L'action de Facebook a perdu 26,2% de sa valeur initiale en trois séances boursières, dont un autre plongeon de 8,9% hier. Lancée à 38$US vendredi, l'action de Facebook valait 31$US hier à la fermeture du NASDAQ. «On revient sur Terre, dit Brian Weiser, analyste boursier à la firme new-yorkaise Pivotal Research Group, en entrevue à La Presse Affaires. Pour qu'un tel prix (38$US) se justifie, il aurait fallu que les conditions soient parfaites, qu'il n'y ait aucun risqué associé à Facebook.» L'analyste boursier s'attend à d'autres séances turbulentes au cours des prochains jours. «Le titre est très volatil», dit M. Weiser, qui recommande de vendre le titre de Facebook (son cours cible d'ici un an: 30$US).

Au départ, l'action de Facebook devait être offerte aux investisseurs entre 28$US et 34$US. Devant l'intérêt des investisseurs, son prix a été augmenté et l'action a finalement été lancée au prix maximal de 38$US vendredi matin. Elle a touché un sommet à 45$US en cours de séance vendredi avant d'amorcer sa dégringolade jusqu'à 31$US hier en fin de séance.

Les trois banques principalement responsables de l'émission des actions de Facebook - Morgan Stanley, JP Morgan Chase et Goldman Sachs - sont montrées du doigt pour les débuts désastreux de Facebook en Bourse. «Elles se sont complètement plantées. Elles ont mis trop de titres sur le marché, qui n'était pas prêt à les absorber, c'est tout. Elles auraient probablement dû mettre entre 5 et 10 milliards de dollars d'actions, et elles en ont mis 18 milliards», a dit Michael Pachter, analyste chez Wedbush Securities, à l'agence AFP.

En trois séances boursières, Facebook a déjà fait l'objet de deux controverses. Vendredi, le NASDAQ a éprouvé des ennuis techniques ayant retardé l'entrée en Bourse de Facebook. Puis, hier, nouvelle controverse: Morgan Stanley, JP Morgan Chase et Goldman Sachs auraient averti certains de leurs clients de leur dernière analyse financière, qui révisait les attentes à la baisse pour Facebook, le réseau social aux 900 millions d'utilisateurs.

Alors que certains analystes boursiers voient la dégringolade de Facebook comme un «retour sur Terre», d'autres y voient une occasion d'achat intéressante.

«C'est déconcertant de voir ce qui se passe avec l'action de Facebook. Le prix actuel est très attrayant. Rien n'a changé dans le modèle d'affaires de Facebook depuis son lancement. À un moment donné, le titre va reprendre de la valeur», a dit Thomas Forte, analyste boursier à la firme new-yorkaise Telsey Advisory Group, en entrevue à La Presse Affaires. M. Forte voit l'action de Facebook s'apprécier jusqu'à 48$US-50$US d'ici un an.

Malgré la dégringolade de son titre, Wall Street garde confiance en Facebook. Selon les neuf analystes boursiers répertoriés par l'agence Bloomberg qui suivent le titre de Facebook, cinq conseillent de l'acheter, trois de le vendre et un de le conserver.