Les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge à l'issue d'une journée de vendredi peu animée, les investisseurs fuyant les risques, sur fond d'incertitudes en zone euro, et la tête déjà tournée vers les fêtes de fin d'année.

A la clôture, Paris perdait 0,88%, Londres 0,25%, Francfort 0,50%, Madrid 0,57% et Milan 0,38%.

Wall Street suivait la même ligne, le Dow Jones s'effritant de 0,33% peu avant midi.

Le marché ressent déjà «le calme d'avant les Fêtes» de fin d'année, a expliqué Carsten Klude, de M.M. Warburg, à l'AFP. «La prudence règne», a-t-il ajouté.

«Personne ne bouge. L'élastique est un peu cassé», constate Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.

Pour lui, étant donné que les marchés n'ont aucune visibilité à court terme sur la crise de la dette, «les forces se concentrent sur l'année prochaine et beaucoup d'investisseurs considèrent que 2011 est perdue».

Dans un marché caractérisé par le pessimisme concernant la zone euro qui se débat pour sortir de la crise de la dette souveraine, l'Insee a confirmé jeudi soir la morosité économique.

Selon l'institut, la France devrait connaître une brève récession au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012 et il sera «difficile» d'atteindre l'an prochain la prévision de 1% de croissance sur laquelle le gouvernement a basé son deuxième plan de rigueur.

«Le marché ne se focalise pas là-dessus, on savait que les chiffres seraient mauvais», a indiqué Yves Marçais.

Les chiffres ne sont pas rassurants alors que l'agence de notation Standard and Poor's est en train d'examiner la situation européenne. Elle a menacé d'abaisser la note de 15 des 17 pays de la zone euro, dont les 6 en possession du «triple A». La France risquerait même de perdre deux crans.

Standard and Poor's a promis de se prononcer rapidement après le sommet européen qui s'est achevé vendredi dernier.

Par ailleurs, Fitch a abaissé jeudi soir la note de six grandes banques, Barclays, Credit Suisse et Deutsche Bank reculant de deux crans tandis que Bank of America, BNP Paribas et Goldman Sachs descendaient d'un cran.

Les valeurs bancaires n'ont cependant pas démesurément souffert de cette décision négative de l'agence de notation: Deutsche Bank a perdu 1,07% et BNP Paribas 0,64%.

Facteur plus positif, l'euro, dont le plongeon sous 1,30 dollar a ébranlé le marché en milieu de semaine, se reprenait un peu avant le week-end et remontait au-dessus de ce seuil psychologique. Peu avant midi, il valait 1,3036 euro.