Les trois dernières années ont été si catastrophiques pour la planète financière que dans le secteur des nouvelles technologies, on a pratiquement annoncé la mort de ce qui semblait une tradition: les entrées en Bourse fracassantes. L'année 2011 risque de ressusciter cette tradition: de Groupon à Zynga, elles sont plusieurs à vouloir faire sauter la banque au cours des prochains mois.

Il y a deux semaines, LinkedIn, le portail social destiné aux professionnels, a lancé le bal, faisant officiellement sa demande pour un premier appel public et espérant obtenir 175 millions de dollars. «C'est la première d'une douzaine de candidates qui devraient entrer en Bourse sous peu, a immédiatement noté Paul Bard, analyste de la firme américaine Renaissance Capital. Vous verrez cet élan s'étirer tout au long de l'année 2011, ce qui devrait se traduire par des chiffres impressionnants pour le secteur technologique.»

Skype, notamment, aurait l'intention d'imiter Linkedin avant la fin de l'année. Du côté des achats groupés, Groupon, qui a refusé une offre évaluée à 6 milliards de dollars de Google à la fin de l'année 2010, prévoit débarquer sur le parquet à la fin 2011. Selon le New York Times, l'entreprise fondée en novembre 2008 estime valoir de 15 à 20 milliards de dollars.

En attendant l'arrivée de Facebook, prévue pour la première moitié de 2012, ce sera vraisemblablement la plus importante inscription d'une société technologique à la Bourse. Zynga, qui a créé la plupart des jeux les plus populaires sur Facebook, et dont les revenus se chiffreraient en centaines de millions de dollars, est aussi tentée par le marché public. À elle seule, Facebook vaudrait plus de 50 milliards de dollars, selon les analystes. Zynga n'est pas tellement loin derrière.

Les années 90 ont vu la naissance des Amazon, AOL, eBay et Yahoo! . Seule Google a émergé des années 2000. La prochaine décennie semble reprendre la cadence abandonnée au tournant du millénaire. «Il y a beaucoup de capital privé disponible pour ces sociétés, mais si le marché des capitaux demeure stable, ces nouveaux venus seront accueillis très favorablement par les marchés publics», conclut Peter Falvey, analyste pour la firme d'investissement Morgan Keegan.

Trois années à oublier

Si c'est le cas, l'année à venir fera tout un contraste avec les trois dernières. À New York, la valeur des nouvelles inscriptions technologiques en Bourse a dégringolé en 2008 et 2009. Il y a deux ans, on a compté seulement 16 nouvelles entrées, pour une valeur de 6 milliardsUS. C'est peu, et pourtant, c'était six fois supérieur à 2008.

En 2010, 45 sociétés seulement sont devenues publiques, pour une valeur totale de 9 milliards de dollars. De façon générale, les technos ont attiré plus d'investisseurs que la moyenne des autres secteurs économiques, et leurs actions été plus nombreuses à atteindre leur cours cible dès les premières négociations.

Ça demeure très modeste. Il y a 10 ans, les inscriptions se faisaient par centaines. C'est d'ailleurs là que la bulle techno a éclaté. Groupon, Facebook et à leur suite, Twitter, font à nouveau craindre une nouvelle bulle.

Doug Chu, vice-président de la Bourse de New York, se fait rassurant. Il voit dans la diversité des nouvelles entreprises une assurance contre ce risque. «Les sociétés asiatiques, provenant de la Chine notamment, ont compté pour presque 30% de toutes les transactions l'an dernier. La plupart ont bien fait, tant celles actives directement sur internet que celles dans les secteurs adjacents. Globalement, l'investissement technologique semble reprendre un rythme sain, tant en quantité qu'en qualité.»

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