Les Bourses des pays arabes du Golfe, à l'exception de celle d'Arabie saoudite, ont plongé dimanche sous l'effet des tensions en Égypte, où le régime est secoué par une contestation populaire sans précédent.

À la Bourse de Dubaï, l'indice DFM a clôturé en baisse de 4,32% à 1543,02 points, après avoir ouvert en recul de plus de 6%. Le géant immobilier Emaar Properties, titre vedette du marché, a perdu à l'ouverture 10%, le seuil maximum autorisé par les régulations, avant de fermer en recul de 8,26%.

Emaar, qui a construit Burj Khalifa, la tour la plus haute monde, compte plusieurs projets en Égypte.

La compagnie aérienne Air Arabia de Charjah, l'un des sept membres de la fédération des Émirats arabes unis, a plongé de près de 10%, avant de terminer la séance en baisse de 6,09%. Ce transporteur à bas prix, le plus important du Moyen-Orient, a une plate-forme opérationnelle en Égypte.

La plus forte baisse de Dubaï restait le groupe Arabtec (bâtiment), qui opère en Égypte, qui perdait 9,5% en début de séance et a terminé à en recul de 6,74%.

D'autres marchés du Golfe étaient également en baisse.

La Bourse d'Abou Dhabi a perdu 3,74% à 2559,89 points durant les premiers échanges, avant de fermer en baisse de 3,68%. Le géant des télécommunications Etisalat, qui opère en Égypte par le biais d'Etisalat Misr, a perdu 3,35% avant de terminer la séance en baisse de 2,87%.

Au Koweït, la Bourse, deuxième marché arabe après l'Arabie saoudite, a perdu 2,14% pendant les premiers échanges, puis a terminé en recul de 1,76% à 6.822 points.

La Bourse du Qatar a ouvert sur une baisse de plus de 5%, avant de se reprendre pour terminer en perte de 2,95%, alors que celles d'Oman et de Bahreïn ont perdu respectivement 3,02% et 1,43%.

Le marché saoudien, le plus important du monde arabe, avait cédé 6,43% et clôturé à 6267,22 points samedi, où il était le seul ouvert de la région. Dimanche, il faisait exception: il a récupéré une partie de ses pertes, fermant en hausse de 2,47% à 6.421,97 points.

L'Égypte est en proie depuis mardi à un mouvement de contestation populaire sans précédent contre le régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Au moins 111 personnes ont été tuées depuis le début de ces manifestations, selon des sources de sécurité et médicales.

La Bourse du Caire était fermée dimanche après la suspension des cotations jeudi sur un plongeon de 10%.

«La baisse des bourses du Golfe est une conséquence normale des événements en Égypte dans la mesure où il y a d'importants investissements du Golfe en Égypte, notamment dans les secteurs industriel et bancaire», a déclaré à l'AFP l'économiste koweïtien, Ali Al-Nimesh.

Les marchés du Conseil de coopération du Golfe (CCG) «sont guidés par un sentiment négatif» concernant la tension en Égypte, a estimé Monica Malik, économiste en chef de la Banque d'investissement EFG-Hermes.