En annonçant en début de semaine une réduction des frais de transactions pour les titres négociés à moins de 1$, la Bourse de Toronto a dit vouloir mousser le marché des titres à faible cours. Les modifications représentent une réduction moyenne d'environ 50% des droits de négociation de ces titres. Cette décision a aussi été reçue comme une réponse à sa rivale Alpha.

Cette dernière avait annoncé à la mi-janvier une réduction semblable des frais de transactions pour les titres négociés à moins de 1$.

Les grandes banques canadiennes sont les créateurs de la plateforme Alpha, mais elles sont aussi très actives à la Bourse de Toronto. Les banques vont donc être les premiers bénéficiaires de la réduction des frais à la Bourse de Toronto qui entrera en vigueur le 1er mars.

Les petits investisseurs qui raffolent des «penny stocks» ne doivent pas s'emballer trop rapidement et croire qu'il leur en coûtera moins pour transiger. Rien n'assure encore que la baisse des frais sera refilée par les courtiers aux petits investisseurs.

Le marché des actions spéculatives est un créneau de plus en plus porteur. En janvier, la Bourse de croissance du TSX a enregistré une progression sur un an qualifiée «d'impressionnante» par les dirigeants de la Bourse (tous paramètres confondus).

Le volume de négociation à la Bourse de croissance a doublé le mois dernier par rapport au volume négocié en janvier 2009. L'engouement pour les titres de petites capitalisations avait déjà été confirmé par le bond de 90% de l'indice de la Bourse de croissance du TSX au cours de la dernière année.

Au premier coup d'oeil, les perdants potentiels de la guerre de prix pourraient être les actionnaires du Groupe TMX. La direction de la Bourse de Toronto estime qu'en l'absence de gains compensatoires, comme une hausse des volumes par exemple, la baisse de prix annoncée pourrait entraîner une chute des revenus de 15 à 18 millions de dollars par année (l'équivalent de 3 % du chiffre d'affaires).

La baisse de prix devrait en principe mousser le nombre de transactions. Toutefois, la pression sur les revenus est là. La décision démontre par ailleurs que la Bourse de Toronto a l'intention de défendre ses parts de marché. Le Groupe TMX n'a peut-être pas vraiment le choix. À la fin du mois de décembre, la part de marché canadien des transactions du TMX s'élevait à 76% en baisse par rapport à 80% en novembre.

La plateforme Alpha continue de gruger des parts de marché à la Bourse de Toronto. La part d'Alpha était de 17% à la fin décembre, contre 14,5% à la fin novembre et 14% à la fin octobre.

Il sera possible d'en apprendre davantage sur la situation financière du Groupe TMX ce mercredi quand la direction publiera ses résultats financiers des mois d'octobre, novembre et décembre.