Les épiceries Metro rejoignent l’application antigaspillage qui poursuit sa croissance au Québec

Des supermarchés de l’enseigne Metro proposent désormais leurs surplus sur l’application européenne Too Good To Go, qui devient ainsi présente dans 13 marchés au Québec.

Le partenariat entre Too Good To Go et l’enseigne Metro existe déjà en Ontario depuis 2022. Au Québec, c’est 93 épiceries qui participent à ce premier déploiement. Pour 7,99 $, le client obtient un sac de denrées d’une valeur approximative de 24 $.

« Avec ce nouveau partenariat, nous offrons à notre clientèle une nouvelle manière d’économiser en proposant des assortiments de fruits et légumes au tiers de leur prix de détail », a déclaré Richard Pruneau, vice-président principal, Metro, dans un communiqué.

Le client doit toutefois accepter ce qu’on lui donne. Car, contrairement à d’autres systèmes, les utilisateurs de cette application payent un prix fixe pour un panier surprise qu’ils vont récupérer au commerce choisi, au moment déterminé par le détaillant.

L’application travaille avec des commerces qui se trouvent dans 50 villes au Québec, mais essentiellement autour des grands marchés urbains.

Ce partenariat avec Metro pourrait permettre de développer de nouveaux marchés, confirme Nicolas Dot, responsable des relations publiques pour le Canada, chez l’entreprise Too Good To Go.

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Nicolas Dot, responsable des relations publiques pour le Canada, chez l’entreprise Too Good To Go

On espère qu’il va y avoir une émulation positive autant en ce qui concerne les consommateurs que les commerçants. C’est certain qu’il y a des régions où on se lance avec Metro dans lesquelles ça sera le seul commerce, notamment en Gaspésie ou au Saguenay.

Nicolas Dot, responsable des relations publiques pour le Canada, chez l’entreprise Too Good To Go

La dizaine d’employés de l’entreprise pourraient travailler à développer ces nouveaux marchés, dans les mois à venir. « On espère que, par cette annonce, des commerçants de ces régions seront séduits et rejoindront le mouvement », dit Nicolas Dot.

Intérêt de plus grands acteurs

Too Good To Go, qui existe depuis 2015, a été créée au Danemark et est disponible au Québec depuis l’automne 2021.

Au départ, c’étaient plutôt des petits commerces qui y adhéraient ici, mais l’arrivée de Tim Hortons l’année dernière démontrait l’intérêt de plus grands acteurs.

On a le souhait de s’attaquer au gaspillage alimentaire partout où il advient et de s’associer à tous les types de commerces alimentaires qui ont des surplus et des invendus à la fin de la journée et qui, autrement, iraient à la poubelle.

Nicolas Dot, responsable des relations publiques pour le Canada, chez l’entreprise Too Good To Go

La semaine dernière, l’application a annoncé que son partenariat avec Tim Hortons prenait de l’ampleur avec 2000 restaurants à travers le Canada qui offrent leur surplus par l’intermédiaire de Too Good To Go.

Pour le commerçant, le partenariat est très pratique parce qu’il ne doit pas faire l’épicerie selon les choix de l’utilisateur, mais tout simplement ramasser les produits invendus à la fin de la journée et les mettre dans un sac. Certains commerces proposent à la clientèle de venir récupérer leur panier à l’ouverture et se débarrassent des surplus de la veille.

Les adeptes ont leurs listes de favoris, petite pâtisserie ou dépanneur du coin. Car les commerces participants sont très variés. Parmi les détaillants plus importants en taille au Québec, on retrouve Couche-Tard et quelques restaurants Basha. Certains Adonis – chaîne qui appartient à Metro, écoulent déjà des invendus sur Too Good To Go.

Plusieurs petits commerces de quartier, à Montréal, travaillent aussi avec l’application : les pizzérias Morso et Slice+Soda, l’épicerie italienne Milano, et quelques comptoirs de thé aux perles de tapioca.

Food Hero s’apprête à grandir

Les applications qui permettent à leurs utilisateurs de récupérer des aliments moins frais sont de plus en plus populaires.

Le fondateur de Food Hero annonce une prochaine expansion sur le marché canadien. Jonathan Defoy a fondé Food Hero au Québec en 2019 et affirme avoir aujourd’hui 477 partenaires, dont Metro qui va continuer son partenariat avec l’application québécoise, en plus de s’associer avec Too Good To Go.

Avec Food Hero, ce sont les produits d’épicerie qui sont offerts.

« Ça n’est vraiment pas de la compétition », dit Jonathan Defoy, qui précise que les deux systèmes de récupération d’invendus fonctionnent très différemment.

Son application propose des aliments dont la date de fraîcheur maximale approche. Le détaillant peut congeler les produits frais et les afficher avec des rabais substantiels, de 30 % à 60 % en moyenne. Le client fait son épicerie en ligne et la récupère au commerce.

Ça lui permet de choisir ce qu’il veut et d’avoir accès à des produits de qualité supérieure, comme de la viande biologique ou des ingrédients de spécialité.

Food Hero travaille aussi avec l’enseigne IGA, ce qui compte donc les Rachelle Béry et les marchés Tradition et Bonichoix.

Les épiceries du groupe Provigo font plutôt affaire avec l’application Flashfood qui veut aussi passer ses produits dont la date de péremption approche.