« Toqué! est toujours là. » Craignant que le nom et la réputation du restaurant Toqué! ne soient éclaboussés par la faillite des autres établissements du groupe comme la Brasserie T! et le Burger T!, le chef Normand Laprise et son associée Christine Lamarche tiennent à dissiper tous les doutes concernant la survie du prestigieux établissement.

« Il y a quand même un employé qui a appelé parce que son père lui avait dit que Toqué! était fermé, et il se demandait s’il rentrait [travailler] », raconte le chef Laprise pour illustrer cette confusion.

À la suite d’un article paru dans Le Journal de Montréal jeudi qui indiquait que « le groupe Toqué du chef montréalais réputé Normand Laprise [devait] près de 7,5 millions à ses fournisseurs » et qu’il avait « placé trois de ses entreprises à l’abri de leurs créanciers en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité », les deux propriétaires ont voulu donner l’heure juste concernant la survie de leur bateau amiral en organisant une série de rencontres avec les médias en fin d’après-midi au restaurant Toqué!.

À noter que l’article indiquait que le prestigieux établissement poursuivait ses activités. La fermeture des autres adresses – Brasserie T! et Burger T! – a été annoncée au début du mois de janvier.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Les deux associés du Groupe Toqué!, Christine Lamarche et le chef Normand Laprise, ainsi que leur avocate, Sophie Dormeau

« Le nom de la compagnie Groupe Toqué! a commencé à circuler. Je pense que ça a semé le doute dans la tête des gens qui se demandaient si le restaurant Toqué! allait fermer », raconte Mme Lamarche. Elle ajoute dans la foulée vouloir éviter toute confusion : l’établissement qui a soufflé ses 30 bougies continuera de servir ses clients.

« Toqué! et Brasserie T!, ce sont des structures corporatives distinctes, ajoute pour sa part l’avocate de l’entreprise, Sophie Dormeau. Ce qui peut porter à confusion, c’est que le nom Toqué! revient dans le cadre de différentes entités. Mais le restaurant Toqué! n’est pas visé par les décisions qui ont été prises pour des raisons strictement financières par rapport aux établissements de la Brasserie T! », ajoute celle qui est également la conjointe de Normand Laprise.

Pour prouver que le restaurant est bien loin de la fermeture, elle a même précisé être actuellement en négociation pour le renouvellement de son bail avec Ivanhoé Cambridge, qui gère l’édifice où est situé le restaurant, place Jean-Paul-Riopelle.

Fournisseurs non payés

Concernant la dette contractée, Normand Laprise a tenu à souligner qu’il s’agissait plutôt d’une somme de 4,9 millions, dont 3,5 millions dus aux associés. La grande majorité des fournisseurs ont également été payés, ont-ils assuré tous les trois.

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Les cuisines du Toqué!

Mme Dormeau a toutefois admis que certains vignerons figuraient sur la liste des créanciers. « Ils vont être gérés par le syndic », a-t-elle dit.

Un producteur de vin, qui souhaite taire son identité pour ne pas nuire à son lien d’affaires, a contacté La Presse pour l’informer que l’entreprise lui devait un peu moins de 5000 $ et que d’autres vignerons et distillateurs n’avaient toujours pas été payés.

« Il y a vraiment eu une grosse mésaventure avec la Brasserie T!, on ne va pas nier ça, reconnaît Christine Lamarche. Malheureusement, il y a des gens qui ne sont pas payés dans l’histoire et c’est le propre d’une faillite. »