(Ottawa) Les principaux épiciers du Canada ne confirment pas encore s’ils se sont engagés à mettre en place des promotions spéciales pour stabiliser les prix des produits alimentaires, comme l’a récemment promis le gouvernement fédéral.

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a annoncé la semaine dernière que les épiciers avaient présenté leurs premières mesures pour stabiliser les prix, comme ajouter des rabais, mettre en place des gels de prix et promouvoir des campagnes de garantie du meilleur prix.

La Presse Canadienne a contacté les épiciers concernés — Loblaw, Empire, Metro, Walmart et Costco — pour vérifier exactement ce que chacun d’eux a promis de faire.

D’abord, Metro a refusé de commenter, tandis que Loblaw, Empire et Costco n’ont pas répondu aux demandes.

De son côté, dans une réponse écrite, une porte-parole de Walmart Canada a assuré que l’entreprise prévoyait de continuer à offrir « des prix bas tous les jours », ce qui fait référence à la stratégie de l’entreprise consistant à offrir des prix bas sur une base régulière, plutôt qu’en promotion uniquement.

« La semaine dernière, nous avons expliqué au gouvernement comment nous continuerons d’offrir quotidiennement des prix bas aux Canadiens en ces temps difficiles », a souligné la directrice principale des affaires de Walmart Canada, Stephanie Fusco.

« Nous prenons des mesures pour lutter contre l’inflation et maintenir les prix bas, et dans notre proposition, nous avons également formulé plusieurs suggestions sur le rôle que le gouvernement et les organismes de réglementation peuvent jouer pour freiner l’inflation des prix alimentaires pour les Canadiens. »

Le gouvernement fédéral a lancé un ultimatum aux épiciers en septembre, affirmant qu’ils devraient présenter des plans visant à stabiliser les prix des produits alimentaires d’ici l’Action de grâce, sous peine de faire face à d’éventuelles mesures fiscales en conséquence.

Cette décision était en lien avec la pression à laquelle les familles canadiennes sont confrontées, alors que les prix des produits alimentaires continuent d’augmenter rapidement. En août, les prix des produits d’épicerie étaient 6,9 % plus élevés qu’à la même période un an plus tôt. Cependant, parallèlement, l’inflation globale était à 4 %.

Peu de détails

De récents sondages montrent que le soutien aux libéraux diminue, alors que l’abordabilité reste une priorité pour les électeurs.

L’annonce faite par le ministre Champagne la semaine dernière sur les engagements des épiciers comportait peu de détails. Il n’a pas donné d’exemples de produits pouvant faire l’objet de promotions particulières, notamment.

Interrogé par les journalistes sur la façon dont les Canadiens sauront que ces promotions sont différentes de celles régulièrement proposées par les épiciers, M. Champagne avait répondu qu’il ne voulait pas divulguer ce que chaque entreprise s’était engagée à faire.

« Chaque épicier propose des actions différentes. Ce sera donc aux Canadiens de les juger », avait-il simplement dit, refusant de s’avancer sur les mesures précises afin de ne pas nuire à la concurrence entre les entreprises.

Le ministre de l’Industrie a cité à plusieurs reprises d’autres pays, comme la France et le Royaume-Uni, comme étant des exemples à suivre pour les épiciers, alors que des pays du monde entier sont aux prises avec la montée en flèche des prix des denrées alimentaires.

Le gouvernement français a notamment conclu un accord de trois mois avec les chaînes de supermarchés plus tôt cette année pour réduire les prix de centaines de produits de base et d’autres aliments, accord qui devrait être prolongé jusqu’à l’été.

Au Royaume-Uni, le géant de l’épicerie Asda a annoncé en juin son intention de geler les prix de 500 produits jusqu’à la fin août.

D’autres pays européens ont imposé un contrôle des prix des aliments de base. La Hongrie, par exemple, a mis en place l’année dernière des plafonds de prix pour des produits tels que les œufs et les pommes de terre.