Les prix du champagne, du beaujolais et du vin de Bourgogne notamment augmenteront dès le 18 juin.

Les apéros et les repas pris sur la terrasse cet été auront dans certains cas un goût (et un coût) plus salé. Le prix de 1862 produits vendus sur les rayonnages de la SAQ subira une hausse moyenne de 1,1 %. La plupart des augmentations entreront en vigueur le 18 juin, à l’aube de la période des vacances.

Pendant ce temps, les agences de vins et de spiritueux demandent à ce que les hausses de prix se fassent à tout moment de l’année pour mieux s’ajuster aux besoins du marché. Actuellement, elles sont annoncées deux fois l’an.

Ainsi, dans un peu moins d’une semaine, les amateurs de vin payeront en moyenne 0,87 $ de plus pour acheter une bouteille. Les consommateurs qui apprécient particulièrement les vins du Beaujolais et de la Bourgogne devront davantage mettre la main dans leur poche, puisque ces produits comptent parmi ceux qui ont enregistré la plus forte hausse. Le champagne n’y échappe pas non plus. Il a toutefois été impossible de savoir dans quelle proportion ces produits spécifiques augmenteront. L’effet de rareté créerait cette pression sur les prix.

Après avoir annoncé une hausse moyenne de 2,4 % sur 1458 articles en novembre 2022, la SAQ se targue d’avoir pu, cette fois-ci, « limiter » les hausses de prix, notamment en raison de la « récente baisse des frais de transport maritime ». C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi les hausses qui devaient être annoncées en mai ont été repoussées en juin afin de permettre à la société d’État de finaliser ses discussions avec les transporteurs maritimes. Les coûts de ceux-ci avaient explosé pendant la pandémie.

« Dans le contexte inflationniste que l’on connaît depuis plusieurs mois maintenant, nos équipes ont su maintenir un équilibre entre les demandes justifiées de nos fournisseurs et offrir des produits de partout sur la planète à un prix juste et compétitif », a déclaré lundi Catherine Dagenais, présidente et chef de la direction de la SAQ, dans un communiqué. « Comme tout commerce de détail, la SAQ n’échappe pas à l’inflation. Toutefois, malgré la croissance de valeur de l’euro et du dollar américain et l’augmentation des coûts des matières premières, nous avons pu limiter la hausse des prix bien en deçà de l’Indice des prix à la consommation, qui se situait au Québec en avril dernier à 4,8 %. »

En contrepartie, 795 produits connaîtront une baisse moyenne de prix de 2,7 %.

Des hausses à n’importe quel moment de l’année

Normalement annoncées en mai et en novembre, les hausses de prix devraient pouvoir se faire à n’importe quel moment de l’année, estiment 78 % des membres d’A3, association qui regroupe 80 agences de vins et spiritueux, représentant 95 % des ventes en SAQ. « Le prix des bananes à l’épicerie, il change en fonction des commandes, des conditions. L’alcool, le vin les spiritueux, c’est exactement la même chose », illustre la directrice générale d’A3, Catherine Lessard.

« C’est vraiment une forte majorité de nos membres qui pensent que les ajustements devraient être faits en continu au cours de l’année parce que ça représenterait vraiment mieux la réalité des producteurs avec lesquels ils font affaire. Avec deux plages, les producteurs sont obligés de jouer de prudence parce qu’ils ne savent pas ce qui va se présenter au cours des prochains mois. Ce ne sont pas des augmentations qui sont 100 % précises. »

Une vision que partage Frédéric Laurin, professeur d’économie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Normalement, il devrait y avoir des ajustements de prix très constants, de façon régulière en fonction des conditions de marché. Ça peut être des hausses, comme ça peut être des baisses.

Frédéric Laurin

Pourquoi la SAQ ne procède-t-elle pas de cette façon ? Question de relations publiques, croit M. Laurin. « Chez Metro, quand le prix de la mayonnaise augmente, est-ce qu’ils font un communiqué de presse avec ça ? »

Par ailleurs, toutes ces annonces surviennent au moment où, à la suite du départ de Mme Dagenais le 25 juin, un nouveau dirigeant prendra bientôt les commandes de la SAQ. Pendant ce temps, en pleine négociation, le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools du Québec (SEMB-SAQ-CSN) dit craindre que la société d’État ferme certaines succursales et les remplace par des agences privées, genre de comptoirs SAQ à l’intérieur de certains dépanneurs et épiceries.

Ajustements de prix

  • Hausse moyenne : 1,1 %
  • Nombre de produits : 1862
  • Produits particulièrement touchés : le champagne ainsi que les vins du Beaujolais et de la Bourgogne