À la fine pointe de la technologie, moins visibles et plus accessibles. Sans tambour ni trompette, l’aéroport Montréal-Trudeau remplace ses points d’enregistrement libre-service dans l’espoir de faciliter la vie aux voyageurs. Les vieilles bornes grises seront bientôt chose du passé.

Aéroports de Montréal (ADM) n’a pas son mot à dire sur chacune des étapes du parcours d’un passager. Le virage technologique en cours constitue l’effort de l’organisme sans but lucratif pour raccourcir la durée du processus. Il survient au moment où l’industrie aérienne tourne la page sur la pandémie. Les aéroports ont été congestionnés dans la dernière année en raison des ratés chez les transporteurs aériens et des pénuries de personnel.

« On veut réduire le nombre d’étapes ici », explique Aymeric Dussart, vice-président aux technologies et à l’innovation chez ADM, en compagnie d’Éric Montplaisir, directeur adjoint, évolution des processus passagers.

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Éric Montplaisir, directeur adjoint, évolution des processus passagers, et Aymeric Dussart, vice-président aux technologies et à l’innovation chez ADM

Conçues par la multinationale SITA – qui dispose d’une forte présence dans la métropole –, ces bornes sont déployées à Montréal-Trudeau, Pearson (Toronto) et Calgary. Les changements concernent également l’équipement au comptoir d’enregistrement ainsi qu’à celui de l’embarquement.

Les bornes – on devrait en retrouver 46 à Montréal-Trudeau cette semaine – sont en quelque sorte une plateforme technologique dans laquelle les compagnies aériennes peuvent adapter leur système d’embarquement. Le système sera le même dans les trois aéroports canadiens.

« Ce que nous disons aux compagnies, c’est : voici votre terrain de jeu, vous pouvez l’utiliser au maximum », résume M. Dussart.

C’est aux transporteurs d’en tirer avantage. Vous pouvez, par exemple, présenter votre carte d’embarquement pour procéder à l’enregistrement sans devoir ressortir votre passeport et entrer votre numéro de réservation.

Aymeric Dussart, vice-président aux technologies et à l’innovation chez ADM

En moyenne, un passager peut passer entre 90 secondes et 3 minutes devant une borne libre-service, selon les deux représentants d’ADM. Il n’y a pas de cible d’amélioration précise qui a été fixée, mais on souhaite accélérer la fluidité. Depuis le début de l’année, les nouvelles bornes ont été déployées dans la partie de l’aéroport réservée aux vols vers les États-Unis.

Nouveaux outils

Les nouveaux points de service libre-service comportent une multitude d’améliorations : claviers de navigation, paiement par carte à puce et caméras biométriques. Cet outil devrait accélérer tout le processus une fois que cette technologie aura reçu le feu vert des autorités réglementaires pour être déployée.

« Allons-y avec un exemple fictif : en arrivant ici, le transporteur pourra utiliser la caméra pour accéder à votre dossier et imprimer l’étiquette à mettre sur votre valise, explique M. Dussart. On n’aurait pas besoin de sortir son passeport. »

Le retrait des bornes actuelles prendra une pause pendant la semaine de relâche puisque cette période est plus achalandée. L’objectif consiste à achever la transition d’ici l’été.

À Montréal-Trudeau, le projet est évalué à un peu plus de 10 millions. La moitié de l’argent provient du Programme des infrastructures essentielles des aéroports de Transports Canada.

Montréal, Pearson et Calgary ont décidé de collaborer dans le but d’offrir une « expérience d’interaction » uniformisée, souligne le vice-président aux technologies et à l’innovation d’ADM. Les besoins des trois aéroports coïncidaient puisque les bornes arrivaient à la fin de leur cycle de vie.

« Nous voulions éviter que les passagers expérimentent des types d’enregistrement différents et nous voulions que les transporteurs puissent développer des outils technologiques uniformes », dit M. Dussart.

SITA a été retenue au terme d’un appel d’offres. À Montréal-Trudeau, les bornes libre-service qui seront retirées avaient été fabriquées par Embross.

Une carte de crédit pour passer plus vite

Il y a plus d’une façon de franchir les points de contrôle à Montréal-Trudeau. Une entente commerciale entre ADM et Visa permet aux détenteurs d’une carte de crédit Infinite de passer avant les autres. Ce partenariat est en vigueur depuis une décennie, mais La Presse a remarqué que des publicités avaient fait la promotion de la carte. « À l’instar des autres autorités aéroportuaires, ADM négocie des ententes commerciales et publicitaires avec des partenaires, explique le porte-parole Eric Forest. Cela fait partie des revenus non aéronautiques. » Il est également possible d’obtenir un « passage prioritaire » au point de fouille avec la plateforme de réservation en ligne YUL Express, qui a pris la relève du service SecurXpress, mis de côté en mars 2020 lorsque la crise sanitaire a éclaté.

En savoir plus
  • 74 %
    Au 30 septembre dernier, le niveau d’achalandage à Montréal-Trudeau était aux trois quarts de ce qu’il était en 2019.
    Source : Aéroports de Montréal