(Toronto) Les profits du quatrième trimestre de Rogers Communications ont été stimulés par la hausse des revenus d’itinérance, avec la reprise des voyages, et par l’amélioration des rendements de la publicité sportive et de sa franchise des Blue Jays de Toronto, avec la normalisation des activités de ce secteur.

Le géant des télécommunications, qui attend toujours une décision finale sur son acquisition de Shaw Communications pour 26 milliards, a affiché jeudi un bénéfice de 508 millions pour son quatrième trimestre, en hausse par rapport à celui de 405 millions du même trimestre un an plus tôt, ses revenus ayant augmenté de 6 %.

Le chef de la direction, Tony Staffieri, a fait valoir que les résultats témoignaient d’un redressement, un an après son entrée en fonction dans la foulée d’un conflit au sein du conseil d’administration.

« Nous avons fait des progrès significatifs, et nous l’avons fait avec en toile de fond une pandémie persistante, une nouvelle équipe de direction et l’une des plus importantes propositions de fusion de l’histoire du Canada. »

Au sujet de la fusion elle-même, l’entreprise n’attend qu’une décision finale du ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, alors que d’autres dossiers réglementaires se sont réglés en janvier, notamment avec le Bureau de la concurrence.

Plus tôt cette semaine, les sociétés impliquées dans l’entente ont accepté de reporter la date limite pour conclure la transaction au 17 février.

M. Staffieri a souligné que deux tribunaux fédéraux avaient maintenant statué en faveur des transactions, qui incluent la vente de l’opérateur sans fil de Shaw, Freedom Mobile, à Vidéotron, filiale de Québecor. Il a ajouté que, étant donné que l’affaire était devant le gouvernement fédéral, il ne ferait aucun commentaire de plus sur l’état de la transaction.

Le directeur financier de la société, Glenn Brandt, a indiqué que la société disposait de tous les fonds nécessaires pour conclure l’accord et qu’elle avait prolongé le financement de 13 milliards tiré de l’émission d’obligations jusqu’à la fin de l’année.

Outre l’acquisition, la société prévoit de poursuivre sur sa lancée financière au cours de l’année à venir. Rogers s’attend à voir ses revenus augmenter de 4 % à 7 %, tandis que la croissance des bénéfices ajustés avant déductions devrait être d’entre 5 % et 8 %. Les dépenses en immobilisations devraient se situer entre 3,1 milliards et 3,3 milliards, alors qu’elles ont été de 3,03 milliards l’an dernier.

L’année dernière, les dépenses en immobilisations se sont concentrées sur l’investissement dans les réseaux, alors que Rogers cherchait à investir dans l’expansion de l’accès au réseau 5G ainsi qu’à améliorer sa fiabilité, ce qui est devenu d’autant plus important après une panne très médiatisée l’été dernier.

M. Staffieri a expliqué que la société se concentrait sur la fiabilité en tant qu’élément essentiel pour conserver ses clients.

« Le prix est toujours important. Le facteur le plus important est la fiabilité de l’internet, et c’est devenu critique même dans l’espace des consommateurs, parce qu’il y a beaucoup de télétravail. »

Le ratio de rotation des clients sans fil — une mesure clé dans le secteur des télécommunications — a augmenté au dernier trimestre par rapport à l’année précédente, mais un nombre global plus élevé de clients, ainsi qu’une augmentation de 140 % des revenus d’itinérance, ont contribué à augmenter les revenus des services de 7 % au cours du trimestre. Les revenus des médias ont augmenté de 17 %, en grande partie grâce aux éléments liés au sport.

Les revenus totaux se sont établis à 4,17 milliards, un chiffre en hausse par rapport à celui de 3,92 milliards du quatrième trimestre précédent.

Le bénéfice par action du groupe de télécommunications a atteint 1 $ pour le trimestre clos le 31 décembre, alors qu’il avait été de 80 cents lors de la même période en 2021.

Sur une base ajustée, Rogers a réalisé un bénéfice par action de 1,09 $ au plus récent trimestre, comparativement à celui de 96 cents des trois derniers mois de 2021.