Des consommateurs plus fortunés arpentent les allées des épiceries à escompte, à la recherche d’aubaines dans un contexte de forte inflation alimentaire, ont indiqué mercredi les Compagnies Loblaw.

« Nous voyons beaucoup plus de Mercedes et de Range Rover dans les stationnements de ces magasins qu’auparavant », a observé le président Galen G. Weston lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des plus récents résultats financiers de l’entreprise.

« La formule des bas prix réussit à convertir des clients à revenu élevé. »

M. Galen faisait ces commentaires en marge de la publication des résultats du troisième trimestre de Loblaw, qui ont montré une hausse d’environ 30 % des profits par rapport à la même période l’an dernier.

La chaîne d’épiceries et de pharmacies a réalisé un bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires totalisant 556 millions, ou 1,69 $ par action, pour le trimestre clos le 8 octobre. En comparaison, il avait engrangé un profit de 431 millions, ou 1,27 $ par action, pour le troisième trimestre de 2021.

Les ventes des épiceries ouvertes depuis au moins un an ont grimpé de 6,9 %, soutenues par la solide performance des enseignes à escompte de l’épicier, notamment No Frills et Real Canadian Superstore, a précisé Loblaw. La société exploite en outre l’enseigne à bas prix Maxi au Québec, en plus de ses épiceries Provigo.

« La performance de nos enseignes à escompte a continué de se renforcer alors que la part de marché et le trafic se sont améliorés d’une année à l’autre », a expliqué aux analystes le directeur financier de Loblaw, Richard Dufresne.

« Nous continuons à voir une plus grande part des dépenses des portefeuilles dans nos enseignes à prix réduit. »

L’entreprise a en outre souligné la tendance continue, chez les consommateurs, à choisir les marques privées comme le Choix du Président et Sans nom.

Loblaw a enregistré « une énorme quantité de nouveaux essais » de clients achetant sa marque Sans nom, a indiqué M. Weston.

« Je ne sais pas comment c’était dans les années 1980, mais pour la période que j’ai passé dans l’entreprise, je n’ai certainement jamais vu ce genre de croissance pour une marque à bas prix, a-t-il déclaré. C’est assez significatif. »

L’un des principaux moteurs des ventes de Sans nom est le large assortiment de la marque, même dans les allées des produits les plus fortement touchés par l’inflation, a ajouté M. Weston.

Pendant ce temps, la marque du Choix du Président se développe également, mais pas au même rythme que Sans nom, a-t-il précisé.

Des marges essentiellement stables

En septembre, les prix des aliments achetés en magasin ont augmenté de 11,4 % par rapport à l’année précédente, enregistrant leur croissance la plus rapide depuis 1981, a indiqué Statistique Canada.

L’agence fédérale a ajouté mercredi que les prix des aliments dans les magasins en octobre avaient augmenté de 11,0 % par rapport à l’année précédente, une cadence un peu moins rapide que celle du mois précédent. Il s’agissait néanmoins du onzième mois consécutif où l’inflation annuelle alimentaire est plus importante que l’inflation d’ensemble.

L’inflation des prix au détail des aliments au Canada restait parmi les plus faibles des pays membres du G7, a assuré Loblaw, mais les « forces inflationnistes mondiales (ont) toutefois continué à entraîner une augmentation du coût des aliments au cours du trimestre », tandis qu’elle continue d’être soumise à de nouvelles augmentations de coûts de la part des fournisseurs.

« Nous dépendons largement de ce que les fournisseurs nous demandent de payer pour leurs produits, a affirmé M. Dufresne. Les fournisseurs déterminent le coût et nous déterminons les prix de détail. »

Le directeur financier a ajouté : « Notre objectif est de nous assurer que notre prix sur les tablettes n’augmente pas plus vite que les coûts des fournisseurs. »

Loblaw suit de près ses marges, a-t-il dit, et lors de chaque trimestre depuis que l’inflation s’est emballée l’été dernier, les marges brutes de l’entreprise sur les aliments sont restées essentiellement stables.

« Cela nous donne la confiance nécessaire pour affirmer catégoriquement que les prix de détail n’augmentent pas plus vite que les coûts et que l’entreprise ne profite pas de l’inflation pour générer des bénéfices », a expliqué M. Dufresne.

Sur une base ajustée, Loblaw a enregistré un bénéfice de 2,01 $ par action, un résultat en hausse par rapport à celui de 1,59 $ par action de l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté de 1,96 $ par action et à des revenus de 16,85 milliards, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.