(Ottawa) Une présentation interne au conseil d’administration de Telus a révélé que des efforts avaient été déployés pour saper l’achat par Vidéotron de l’opérateur sans fil appartenant à Shaw Freedom Mobile.

La présentation, qui a été rendue publique lors de l’audience sur le projet de prise de contrôle de Shaw Communications par Rogers Communication pour 26 milliards, faisait référence au « danger » de Vidéotron et du PDG de Québecor, Pierre Karl Péladeau, en tant que partenaire de recours.

Elle a également montré que Telus visait à influencer les représentants du gouvernement fédéral et le point de vue d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada sur l’accord par ce biais appelé le projet Fox.

En outre, une partie du plaidoyer du projet Fox, selon la présentation, semblait également impliquer l’annonce d’un accord avec Globalive pour stimuler l’offre de cette société d’acquérir Freedom. En mai, Globalive a annoncé avoir signé une entente de partage de réseau et de spectre avec Telus.

Québecor a accepté d’acheter Freedom dans le cadre d’une transaction de 2,85 milliards plus tôt cette année.

La vente de Freedom Mobile à Vidéotron ferait en sorte que Québecor achèterait tous les clients sans fil et internet de marque Freedom ainsi que l’ensemble de l’infrastructure, du spectre et des points de vente de Freedom dans le cadre d’un mouvement qui étendrait les opérations sans fil de Québecor à l’échelle nationale.

Intérêt du public

Le juge qui préside l’audience publique sur la prise de contrôle proposée de Shaw Communications par Rogers Communications pour 26 milliards affirme qu’une trop grande partie de l’affaire se déroule à huis clos.

Au début de la deuxième semaine de l’audience, le chef du comité du Tribunal de la concurrence, le juge en chef Paul Crampton, a souligné qu’il y avait eu jusqu’à présent une « utilisation excessive » du cadre confidentiel.

Le juge Crampton dit qu’il sera plus vigilant pour décider quelles preuves confidentielles seront présentées au cours de la procédure et a demandé aux avocats impliqués de faire un plus grand effort pour réduire cela.

Il note cependant que certaines déclarations de témoins contiennent des informations sensibles sur le plan de la concurrence et qu’il est important de veiller à ce que cela ne soit pas divulgué publiquement, car cela « pourrait nuire à la concurrence ».

L’audience vise à résoudre l’impasse entre le commissaire de la concurrence et Rogers et Shaw.

Le Bureau de la concurrence est l’un des trois organismes de réglementation qui doivent approuver l’entente avant qu’elle ne puisse être conclue, en plus du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

L’audience devrait durer quatre semaines avec des plaidoiries prévues pour la mi-décembre.

Rogers espère conclure l’accord avec Shaw d’ici la fin de l’année, avec une nouvelle prolongation possible jusqu’au 31 janvier 2023.