Grégoire Baillargeon, cochef de BMO, Marchés des capitaux, deviendra la semaine prochaine le nouveau président de BMO Groupe financier pour le Québec. Au cours des six derniers mois, il a multiplié les rencontres avec les équipes de direction des trois autres principales lignes d’affaires de la Banque de Montréal au Québec pour prendre le pouls de l’organisation qu’il souhaite remettre sur les rails de la croissance.

À 47 ans, Grégoire Baillargeon succédera à Claude Gagnon, qui part à la retraite, lui qui avait remplacé Jacques Ménard à la direction de BMO Groupe financier, Québec, en 2018.

Avocat de formation, spécialisé en droit des sociétés, Grégoire Baillargeon a œuvré durant 18 ans au sein de la banque d’affaires de BMO dont il est devenu leader il y a 8 ans. Il a toujours travaillé au sein du groupe responsable des grandes entreprises, où il a notamment réalisé les premiers appels publics à l’épargne de Bombardier Produits Récréatifs (BRP) et plus récemment de Lightspeed.

J’ai aussi été responsable de la vente du Canadien à la famille Molson en 2009 et de l’acquisition du Groupe Jean Coutu par Metro. Mais comme membre de l’équipe de direction, j’ai toujours été très proche des équipes des autres lignes d’affaires de la Banque.

Grégoire Baillargeon

« Au cours des derniers mois, je les ai beaucoup rencontrés pour discuter des grands enjeux à venir. Le Québec, c’est nos origines, et BMO y a encore des fondements très forts. On veut poursuivre l’héritage de Jacques Ménard qui a toujours dit que notre rôle est de faire une différence », résume Grégoire Baillargeon.

BMO Groupe financier, Québec, tire de 25 à 30 % de ses revenus de sa division Marchés financiers, de 20 à 25 % des activités de gestion du patrimoine, 25 % des activités de banque commerciale et 25 % de banque aux particuliers.

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Grégoire Baillargeon, nouveau président de BMO Groupe financier pour le Québec

Ce n’est pas un hasard si le nouveau président de BMO Groupe financier, Québec, me reçoit dans une salle de conférence du 11e étage – entièrement rénové et éclairé – du siège social montréalais de la Banque de Montréal plutôt qu’au bureau présidentiel du 13e, qui a conservé l’environnement et le caractère austères de l’institution bancaire bicentenaire.

« C’est plus moi, admet Grégoire Baillargeon, ça me ressemble plus, cet espace ouvert et branché sur les nouvelles technologies. La modernité, être la banque de demain, est d’ailleurs un des quatre volets sur lesquels va s’articuler notre plan stratégique de croissance », indique-t-il.

Les quatre piliers de la croissance

La Banque de Montréal a connu au cours des dernières décennies une expansion considérable aux États-Unis avec l’acquisition de la Harris Bank, dans le Midwest, puis élargi ses activités de banque d’affaires sur la côte Est à Boston et New York. L’institution est en train de finaliser l’acquisition, en Californie, de la Bank of the West, une opération de 20 milliards, la plus importante transaction bancaire au Canada.

La Banque de Montréal est aujourd’hui une importante institution financière à l’échelle nord-américaine. En plus d’être devenue une banque globale, BMO est aussi une banque locale qui est demeurée très efficace. La fiabilité tout comme la modernité font partie des quatre volets de notre stratégie de croissance au Québec.

Grégoire Baillargeon

Le troisième volet de cette stratégie qu’il a développée pour stimuler la croissance organique est l’excellence dans les services aux clients, et ce, dans tous les secteurs d’activité.

« C’est un vecteur de croissance parce que l’excellence des services nous permet d’aller chercher les clients de demain. En devenant la banque de choix des clients, on va grandir parce qu’on va être en mesure d’aller chercher les meilleurs talents en finance », observe Grégoire Baillargeon.

Pour les raisons démographiques que l’on connaît – le vieillissement de la population –, la division Gestion du patrimoine devrait être celle qui sera appelée à enregistrer la plus forte progression au cours des prochaines années.

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Grégoire Baillargeon, nouveau président de BMO Groupe financier pour le Québec

Le nouveau président de BMO pour le Québec mise enfin sur la notion de « faire la différence » comme ultime vecteur de croissance.

« On fait la différence en étant devenu le leader en financement du développement durable. On accompagne nos clients et partenaires dans la transition énergétique avec plus de 400 milliards en financement durable en Amérique du Nord.

« On a créé l’Institut du climat de BMO, qui mesure les impacts de la BMO sur le climat et ceux de notre capital déployé chez nos clients », précise Grégoire Baillargeon.

L’organisme Corporate Knights a désigné la Banque de Montréal comme étant l’institution financière la plus durable en Amérique du Nord pour la troisième année consécutive, souligne le président.

Si la Banque de Montréal s’est beaucoup déployée à l’échelle nord-américaine, elle souhaite générer une croissance organique équivalente au Québec.

« On va mobiliser la collaboration de tous les leaders de nos lignes d’affaires pour réaliser notre plan stratégique de croissance. Ce qu’il faut faire, c’est d’être en ligne avec l’héritage de Jacques Ménard et faire la différence en étant impliqué dans les communautés, la transition énergétique, la diversité et l’inclusion », énumère Grégoire Baillargeon.

Le nouveau président de BMO Groupe financier, Québec, précise d’ailleurs que le comité de direction de la banque est composé à 50 % de femmes. « La solidité exige un équilibre », insiste Grégoire Baillargeon.