(New York) Le gendarme boursier américain, la SEC, a annoncé mardi avoir infligé une amende de 100 millions de dollars au cabinet d’audit Ernst & Young en raison de tricheries de certains employés lors d’examens d’obtention ou de maintien de leur licence d’expert-comptable.

Il s’agit de la plus grosse pénalité financière jamais imposée par la SEC à une société d’audit, a précisé le régulateur. En 2019, KPMG avait écopé d’une amende de 50 millions de dollars dans une affaire semblable.

La SEC indique qu’entre 2017 et 2021, 49 employés du groupe londonien ont envoyé et/ou reçu les corrigés de la section sur l’éthique de l’examen permettant de devenir expert-comptable. Des centaines d’autres ont triché lors de tests nécessaires au maintien de leur licence.

« Il est simplement scandaleux que les professionnels dont le métier est précisément d’épingler les clients qui trichent aient eux-mêmes triché à des examens d’éthique », a commenté Gurbir Grewal, un responsable de la SEC, dans un communiqué.

Qui plus est, Ernst & Young avait assuré au régulateur ne pas être au courant de ces problèmes alors même qu’une enquête interne avait confirmé les soupçons et que le sujet avait été abordé entre les avocats du groupe et les dirigeants.

La SEC rappelle également qu’une fraude similaire avait eu lieu au sein du groupe entre 2012 et 2015. L’affaire avait alors été gérée en interne, mais « la triche a continué », indique le régulateur.

Ernst & Young, qui a reconnu les faits, s’est engagée à remédier à ces manquements.

« Nous avons pris à plusieurs reprises et de manière systématique des mesures visant à renforcer notre culture de mise en conformité, d’éthique et d’intégrité », a réagi Ernst & Young dans une déclaration transmise à l’AFP.

« Nous continuerons à mener des actions d’envergure, notamment des sanctions disciplinaires, des formations, de la surveillance et des communications qui renforceront encore plus nos engagements à l’avenir », a ajouté l’entreprise.

Le cabinet devra notamment embaucher deux consultants indépendants, l’un pour évaluer ses règlements sur l’éthique et l’intégrité et l’autre pour passer en revue les dysfonctionnements en matière de transparence avec les régulateurs.  

Ernst & Young fait partie du « Big Four » du conseil et de l’audit aux côtés de KPMG, Deloitte et PricewaterhouseCoopers (PwC).

Le groupe a affiché un chiffre d’affaires mondial de 40 milliards de dollars sur l’année fiscale 2021.

Selon plusieurs médias, il envisage de scinder ses activités de conseil et d’audit.