Le spectre d’une grève s’est dissipé chez Bombardier puisque 1800 salariés québécois de l’avionneur ont accepté l’offre finale de l’employeur prévoyant des hausses salariales de 18,5 % sur cinq ans.

Au terme du scrutin qui s’est échelonné jusqu’à 19 heures, mercredi, la proposition a reçu l’appui d’environ 73,4 % des employés représentés par l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA). Le taux de participation a été de 80,3 %.

« Malgré le fait que l’offre ait été acceptée, Bombardier va avoir du travail à faire durant les cinq prochaines années pour regagner la confiance des travailleuses et des travailleurs et rebâtir le sentiment d’appartenance », a tempéré le porte-parole syndical Éric Rancourt, dans un communiqué.

Ce dénouement met un terme à plus de neuf mois de pourparlers entre les deux parties – un processus marqué par une journée de débrayage le 13 juin dernier et la participation du président et chef de la direction de Bombardier Éric Martel à une séance de négociations avec l’AIMTA.

Dans une courte déclaration, l’entreprise a indiqué être « heureuse des résultats du vote ».

Les 1800 salariés, dont la convention collective était venue à échéance en décembre dernier, assemblent les jets d’affaires Challenger à Dorval. Ils travaillent aussi dans l’usine montréalaise de l’arrondissement de Saint-Laurent où l’on fabrique des pièces comme la cabine de pilotage du Global 7500.

La première offre dite finale avait été rejetée le 11 juin dernier. Une grève générale illimitée aurait été déclenchée si les membres de l’AIMTA avaient encore dit non à leur employeur. La durée de la convention collective, les salaires, la sous-traitance et l’indexation des rentes de retraite étaient au cœur des points en litige.

« Au-delà des salaires, nous sommes allés chercher la garantie qu’aucune tâche ne sera impartie pour les cinq prochaines années en plus de ramener du travail vers nos membres », a ajouté M. Rancourt.

Pour la première année du contrat de travail, les travailleurs auront droit à une augmentation de salaire de 6,5 % rétroactive au 4 décembre 2021.

L’été dernier, un conflit de travail avait éclaté à l’usine torontoise Downsview alors que ses 1200 employés membres d’Unifor avaient déclenché une grève. La production du Global 7500, le fer de lance de l’avionneur, avait été interrompue pendant quelques jours.

À la Bourse de Toronto, mercredi, l’action de catégorie B de Bombardier a retraité de 3,54 %, ou 85 cents, pour clôturer à 23,16 $. L’avionneur avait eu le feu vert pour procéder à un regroupement d’actions le 13 juin dernier.

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  • 23 %
    Les travailleurs concernés par la négociation représentent près du quart de l’effectif québécois de Bombardier, qui est de 8000 personnes.
    La presse