(Montréal) Guru se prépare à y aller « à plein régime » avec son budget publicitaire au cours de l’été afin de mousser sa marque et de tester les stratégies publicitaires les plus efficaces, a dit le fabricant de boissons énergisantes, qui a dévoilé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes des analystes.

Le prochain trimestre sera « hors norme » en ce qui a trait aux offensives publicitaires de la société, a prévenu le président et chef de la direction, Carl Goyette, au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers, mardi. « On veut donner un grand coup au cours de l’été. »

L’entreprise a l’intention de tester différentes stratégies publicitaires au cours de la saison estivale. « Nous n’allons pas nous limiter et nous allons tester plusieurs stratégies. Cet automne, nous allons analyser tout ça pour comprendre ce qui fonctionne le mieux pour voir où doubler nos efforts et où en faire moins. »

En plus d’une campagne multiplateforme, Guru compte commanditer une trentaine d’évènements au Canada entre mai et septembre. L’entreprise commanditera aussi la série télévisée Amazing Race, une des émissions estivales les plus écoutées au Canada anglais.

L’offensive publicitaire survient tandis que PepsiCo assure la distribution canadienne des produits de Guru depuis le début du mois d’octobre. L’entente donne l’occasion à la société montréalaise de promouvoir sa marque dans de nouveaux marchés et de nouvelles enseignes.

La stratégie fait suite à une modération de l’offensive publicitaire durant le confinement de l’hiver 2022. « On trouvait que ça n’aurait pas été judicieux de dépenser beaucoup tandis que les consommateurs étaient confinés à la maison », précise M. Goyette.

Comme l’entreprise l’avait évoqué en mars, Guru a augmenté ses prix de 6 % à 10 % à la mi-mai afin de tenir compte de l’inflation. Les clients ont bien réagi à l’augmentation, assure la cheffe des finances, Ingy Sarraf. « Jusqu’à maintenant, ç’a été bien reçu. C’était en ligne avec les entreprises de notre industrie. »

Mme Sarraf s’attend à ce que la hausse de prix compense les effets de l’inflation des coûts sur la rentabilité. Au deuxième trimestre, la société a dévoilé une marge brute de 54 %, une baisse de 8,42 points de pourcentage par rapport à l’an dernier.

Les marges sont demeurées relativement stables par rapport au 55 % enregistré au trimestre précédent. « C’est une bonne nouvelle quand on tient compte de l’environnement économique actuel », juge l’analyste de Stifel GMP, Martin Landry.

Des revenus inférieurs aux attentes

Malgré une forte croissance du nombre des boissons énergisantes vendues par Guru, ses revenus au deuxième trimestre n’ont pas répondu aux attentes des analystes.

Au cours de la période de trois mois terminée le 30 avril, la société montréalaise a vu ses revenus progresser de 7,5 %, à 7,6 millions, a annoncé la société mardi. Comme Guru est considérée comme un titre de croissance, qui priorise la croissance de son marché à long terme à la rentabilité immédiate, les analystes tendent à accorder une plus grande importance à la croissance des revenus qu’au bénéfice à court terme.

L’entreprise indique que le volume de ventes a augmenté de 26 %. M. Landry souligne, dans une note, que les prix ont diminué d’entre 14 % et 18 % en raison de l’entente de distribution avec PepsiCo.

La société a enregistré une perte nette de 4 millions, ou 12 cents par action, contre une perte de 1,2 million, ou 4 cents par action.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient des revenus de 8,3 millions et une perte par action de 16 cents, selon la firme Refinitiv.

Pour sa part, l’analyste de Stifel GMP souligne que les ventes aux États-Unis sont en hausse de 92 %. « Ça prouve que la marque fait bien à l’extérieur du Canada. C’est un signe positif qui démontre la capacité de l’entreprise de reproduire son succès à l’extérieur du Québec. »

À la fermeture de la Bourse de Toronto, l’action de Guru reculait de 49 cents, ou 4,8 %, à 9,65 $, mardi.