Les employés de l’usine pharmaceutiques Delpharm de Boucherville ont rejeté à 66 %, lundi, l’entente de principe conclue vendredi entre la direction de la compagnie et le syndicat Teamsters.

La grève déclenchée le 25 mai se poursuit, a indiqué à La Presse Jean-François Pelletier, permanent syndical de la section locale 1999 des Teamsters. Environ 200 des 227 syndiqués ont participé au scrutin.

« L’enjeu principal demeure les salaires : nos membres ont fait valoir qu’ils ont été déclarés travailleurs d’un service essentiel durant la pandémie et ils ont soutenu le volet hospitalier durant toute cette période », a dit M. Pelletier. La caisse de retraite et les assurances collectives demeurent aussi un enjeu, a-t-il ajouté.

Le salaire moyen des opérateurs avoisine les 30 $/h, a dit M. Pelletier.

Fournisseur important

L’usine de Boucherville est un engrenage important dans l’approvisionnement pancanadien de médicaments injectables fournis aux hôpitaux et utilisés lors des chirurgies et aux soins intensifs. Elle produit de la morphine, de l’hydromorphone, des solutions administrées aux nouveau-nés prématurés et de nombreux autres produits injectables utilisés dans les blocs opératoires partout au Canada.

L’arrêt de l’usine, en 2012, à la suite de problèmes de production, avait causé d’énormes problèmes de planification dans le réseau hospitalier.

L’usine, qui était alors propriété de de Sandoz Canada, avait dû cesser de produire après des problèmes de conformité et de certification avec la Food & Drug Administration. Elle avait dû revoir ses procédés de fabrication et d’asepsie/stérilisation. Un incendie avait aussi causé des problèmes.

L’usine a récemment été vendue au sous-traitant français Delpharm, qui continue de produire la gamme de produits de Sandoz Canada, son client unique.

M. Pelletier a dit ne pas être en mesure de dire quels produits pourraient manquer, ni quand. « De mémoire, des lots d’hydromophone, de treprostinil et de rocunorium ont été produits peu avant le déclenchement de la grève [le 25 mai]. On ne sait jamais longtemps d’avance quels médicaments seront produits de semaine en semaine. »

Aucune date n’a encore été mise au calendrier en vue d’une reprise des négociations, a indiqué M. Pelletier.

Ni Sandoz ni Delpharm n’ont pu être jointes lundi soir.

Delpharm fabrique divers médicaments pour d’autres entreprises. Elle exploite 17 usines en Europe et deux au Québec, à Boucherville et à Pointe-Claire.