(Montréal) TC Transcontinental veut étendre la portée de son service de distribution d’imprimés publicitaires à l’extérieur du Québec tandis que les municipalités de Montréal et Mirabel ont adopté des règlements plus restrictifs envers le Publisac.

« Notre équipe a travaillé depuis je dirais au moins un an, sur la façon dont nous pourrions accroître notre présence à l’extérieur du Québec, a dit le président et chef de la direction, Peter Brues, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers après la clôture de la séance boursière de mercredi. Ce travail nous met dans une position avantageuse. »

M. Brues a reconnu que la distribution des circulaires était en déclin dans le reste du Canada au même titre que la diffusion des journaux imprimés. L’idée ne serait pas d’étendre le réseau de distribution à travers le Canada, mais de trouver des moyens d’atteindre les acheteurs des clients de la société montréalaise « peu importe où ils sont ».

À Mirabel, dans les Laurentides, où la ville a adopté un modèle de distribution par adhésion (les résidants qui veulent recevoir le Publisac doivent en faire la demande), la distribution se fait par l’entremise de Postes Canada depuis la fin avril.

Le grand patron de l’imprimeur et emballeur s’est d’ailleurs dit satisfait du déroulement de la transition rapide, à Mirabel, du service de distribution par camelots — qui a entraîné la perte de 16 emplois — vers un système d’envois postaux.

Le changement faisait suite à une décision de la Cour supérieure du Québec, à la fin avril, qui avait rejeté la requête de l’imprimeur en nullité du règlement de Mirabel. M. Brues a réitéré, mercredi, que la société comptait porter le jugement en appel.

À la suite de la décision de la Cour, l’entreprise a estimé que le modèle par adhésion n’était pas viable pour la distribution de porte en porte du Publisac et l’a confiée à Postes Canada.

La transition semble s’être déroulée rondement, selon les dires de M. Brues. « La décision est tombée un mercredi et notre équipe a été capable d’acheminer les publicités aux consommateurs sans aucun délai la semaine suivante. Il n’y a eu aucun changement à notre service, ça a été complètement fluide. »

La ville de Montréal a, elle aussi, l’intention d’adopter un système d’adhésion à compter de mai 2023 et exigera que les sacs ne soient plus en plastique.

Selon la mairesse de la métropole, Valérie Plante, environ 800 000 circulaires et autres annonces non sollicitées se retrouvent dans la métropole chaque semaine, ce qui représente plus de 41 millions de circulaires par année qui se retrouvent dans les dépôts de recyclage et les sites d’enfouissement. Montréal vise à devenir zéro déchet d’ici 2030.

Au cours de l’appel téléphonique, M. Brues a dit qu’il croyait que le Publisac demeurait pertinent dans un contexte inflationniste. « Les circulaires sont extrêmement importantes pour nos clients comme outils publicitaires et dans un contexte inflationniste elles sont tout aussi importantes pour les consommateurs. »

Résultats

Transcontinental a affiché, plus tôt mercredi, un bénéfice net attribuable aux actionnaires en baisse de plus de 20 % pour son plus récent trimestre, ce que l’imprimeur et emballeur a attribué à la fin d’une subvention salariale pour la COVID-19.

Les résultats de l’an dernier comprenaient une aide de la subvention salariale d’urgence du Canada de 7,5 millions.

Malgré tout, la société a surpassé les attentes des analystes au deuxième trimestre (terminé le 1er mai). Le bénéfice ajusté par action s’établit à 48 cents, comparativement à 55 cents à la même période l’an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice de 43 cents, selon la firme de données Refinitiv.

La société montréalaise a fait état d’un profit de 28,3 millions, soit 33 cents par action, ce qui se comparait à un bénéfice de 35,6 millions, ou 41 cents par action, pour la même période l’an dernier.

Les revenus se sont chiffrés à 715,5 millions, en hausse de 14,8 % par rapport à ceux de 623,3 millions obtenus un an plus tôt. Les revenus des activités d’emballage ont grimpé de 21 % et ceux des activités d’impression ont progressé de 9 %.

L’analyste de Marchés mondiaux CIBC, Hamir Patel, affirme que le segment emballage a mieux fait que les prévisions, mais il se dit déçu par la performance du secteur de l’impression.

L’action de Transcontinental gagnait 36 cents, ou 2,26 %, à 16,27 $ à la fermeture de la Bourse de Toronto.