Gold Fields, d’Afrique du Sud, acquiert la société minière Yamana Gold, dans une transaction d’une valeur de près de 7 milliards US. L’entreprise obtient par le fait même la moitié de la mine d’or Canadian Malartic, en Abitibi.

Par cette transaction, le nouveau Gold Fields deviendra le troisième producteur mondial d’or d’ici 2024.

Gold Fields fera l’acquisition de toutes les actions ordinaires en circulation de Yamana, selon un ratio de 0,6 action ordinaire de Gold Fields pour chaque action de Yamana. Sur la base du prix de l'action de Yamana Gold à la Bourse de Nwe York de 5,20$ US le vendredi 27 mai, et celui de l'action du dépositaire américain (ADR) de Gold Fields de 11,59 $ US, la valeur de la transaction s'élève à 6,7 milliards US.

Contrairement à l’acquisition de Kirkland Lake par Agnico-Eagle en février dernier, cette fois-ci, le prix d’achat comprend une prime de 33,8 % par rapport au cours moyen pondéré en fonction du volume sur 10 jours des actions de Yamana.

Des économies initiales de 40 millions US par année sont prévues grâce aux synergies dégagées de la combinaison des deux sociétés.

À la clôture de la transaction, on prévoit que les actionnaires de Gold Fields et les actionnaires de Yamana détiendront respectivement environ 61 % et 39 % de la nouvelle entité.

Fondée en 1994, Yamana, de Toronto, détient sept mines pour une production annuelle de 885 000 onces d’or et un pipeline de projets en développement, dont Wasamac, à Rouyn-Noranda. Elle est dirigée par Daniel Racine. Ses revenus ont atteint 1,8 milliard US en 2021.

Son joyau est sa participation dans la mine d’or à ciel ouvert Canadian Malartic, en Abitibi, la plus grande au Canada. La fosse a produit 714 784 onces d’or en 2021. Sa durée de vie se termine en 2029.

Mais Yamana est aussi partenaire dans la construction de la mine souterraine Odyssey, tout juste à côté de Canadian Malartic. Le début de la production est prévu en 2023 pour ensuite s’accélérer et atteindre son plein rendement vers 2029-2030 avec une production annuelle de 500 000 onces. La vie de la mine s’étire jusqu’en 2039.

De son côté, Gold Fields a été créée en 1998. Elle a des actifs en Australie, en Afrique et en Amérique du Sud. Elle a produit 2,3 millions d’onces d’or en 2021 pour des revenus annuels de 4,1 milliards US. Elle compte 17 600 employés.

L’achat de Yamana par Gold Fields a été approuvé à l’unanimité par les conseils d’administration des deux sociétés. La transaction doit se conclure dans la deuxième moitié de 2022, sous réserve des approbations usuelles. Gold Fields gardera son siège social à Johannesburg.

« Les actifs de grande qualité de Yamana sur le continent américain et son importante filière de projets d’exploration et d’aménagement viendront diversifier encore plus la répartition géographique de notre portefeuille, de sorte à créer une importante société aurifère qui se classe parmi les quatre premières à l’échelle mondiale et qui est en bonne position pour assurer la création de valeur à long terme », fait savoir Gold Fields dans un communiqué.

« Il s’agit d’une occasion exceptionnelle pour nos actionnaires, nos employés, ainsi que pour les collectivités locales dans lesquelles nous exerçons des activités sur tout le continent américain. L’opération procure une prime immédiate et intéressante pour les actionnaires de Yamana », a indiqué Peter Marrone, président-directeur du conseil de Yamana, dans le même document.

Sur une base pro forma, la nouvelle Gold Fields détient 14 mines réparties sur 4 continents. Elle produira 4 millions d’onces d’or par année. Ses réserves dépasseront les 81 millions d’onces.