Une des entreprises en compétition pour mettre la main sur Freedom Mobile, Globalive, s’est trouvé un allié de taille : elle a annoncé jeudi une entente de 20 ans pour le partage du réseau de Telus.

Globalive avait fondé WIND en 2008 et revendu l’entreprise qui allait devenir Freedom Mobile à Shaw en 2016. Pour faire approuver son offre de fusion avec Shaw au coût de 26 milliards, Rogers tente de se départir des activités de service sans fil de Freedom Mobile qui compte quelque 2 millions d’abonnés en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Depuis la transaction avec Shaw en 2016, Globalive n’a plus d’actifs en télécommunications au Canada. « Nous cherchons à revenir dans l’industrie, et c’est une occasion de retour, a expliqué en entrevue le président et fondateur de Globalive, Anthony Lacavera. Nous avons senti qu’un quatrième grand acteur était souhaité, et cette entente de 20 ans au minimum donne la stabilité à long terme pour construire un réseau et apporter de la compétition. »

« Pur indépendant »

Globalive avait déjà offert 3,75 milliards en mars dernier pour le rachat de Freedom Mobile. S’il adhère à l’analyse de bien des experts sur la baisse des prix engendrée par ce fameux « quatrième acteur », M. Lacavera croit que ce nouvel arrivant doit également être une entreprise indépendante comme Globalive. Il cite T-Mobile, aux États-Unis, qui ne se consacre qu’au service sans fil sans tenter de créer des synergies entre ses différentes activités.

Il estime que ses rivaux pour l’acquisition de Freedom Mobile, comme Québecor et Xplornet, ne peuvent être qualifiés de « purs indépendants ».

En outre, estime-t-il, « Québecor mettrait ses activités au Québec en péril si elle devait sortir de son territoire ».

Si Globalive arrive à acquérir Freedom Mobile, il assure que les abonnés actuels ainsi que ceux de Telus profiteraient d’un réseau élargi. À terme, promet-il, Globalive compte acquérir ses propres spectres de fréquence pour s’étendre. Il vise à faire de Freedom Mobile un fournisseur « national », éventuellement au Québec. « Si les spectres de fréquence sont disponibles, oui. »

« Avec WIND, nous avons baissé les prix des services sans fil de 20 %, des économies de 400 $ par ménage, a-t-il déclaré. Que vous soyez notre client ou non, vous en profitez. J’en suis fier et c’est mon premier objectif. »

Selon le Globe and Mail, Globalive avait été écartée dans un premier temps de l’achat de Freedom Mobile. Les négociations s’étaient plutôt tournées vers Xplornet, surtout connu comme fournisseur de service internet, ainsi que vers un groupe d’investisseurs réunissant entre autres Musqueam Capital Corp et la famille Aquilini, propriétaire des Canucks de Vancouver. Quant à Québecor, qui a réitéré à la mi-mai ses ambitions d’offrir du sans-fil à l’extérieur du Québec, elle n’a toujours pas confirmé ses intentions dans cette transaction. Selon les informations de La Presse, les négociations sur le fond, notamment sur le prix, n’ont toujours pas débuté.

Il n’avait pas été possible d’obtenir les commentaires de Telus au moment d’écrire ces lignes.