(Montréal) Cogeco Communications doit reporter la construction de certains projets en raison de la perturbation de la chaîne d’approvisionnement et des délais plus longs que prévu dans l’obtention de permis.

« Il y a une partie de cette baisse qui est liée à l’état de l’économie et de la chaîne d’approvisionnement », a expliqué le président et chef de la direction du câblodistributeur montréalais, Philippe Jetté, lors d’une conférence téléphonique destinée à discuter des plus récents résultats trimestriels, jeudi. « Il y a des pièces d’équipement qui prennent plus de temps à obtenir. Certains projets ont été reportés. »

[NDLR: Ces reports concernent principalement des projets d’expansion menés aux États-Unis par la filiale américaine Breezeline, et non ceux en cours en Ontario et au Québec, a précisé Cogeco Communications à La Presse.]

La propagation du variant Omicron a également ralenti le processus d’obtention de permis dans les villes et les États américains, a-t-il ajouté. Le dirigeant affirme qu’il est « optimiste » à l’idée que l’entreprise sera en mesure de rependre le rythme des travaux au cours « des prochains trimestres ».

La direction a ainsi révisé à la baisse ses prévisions de dépenses d’investissement pour l’exercice 2022 (qui prendra fin à la fin d’août) en raison de ces délais. La société prévoit désormais des dépenses d’investissement d’entre 720 millions et 750 millions, comparativement à la prévision initiale d’entre 815 millions et 845 millions.

Si certains projets sont reportés, le chef de la direction financière, Patrice Ouimet, ne s’attend pas à ce que la taille des dépenses d’investissement soit inhabituellement plus élevée au cours de l’exercice 2023. « C’est encore un peu tôt pour parler de 2023. Nous allons dévoiler nos prévisions en juillet. Je dirais que nous devrions être près des prévisions que nous avions formulées au départ pour l’année 2022. »

Questionné sur le sujet, M. Jetté a dit qu’il n’avait rien de nouveau à dire sur une possible entrée dans le marché de la téléphonie sans fil.

Le câblodistributeur attend toujours de connaître les conditions réglementaires qui lui permettraient de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunication canadiennes. Le chef de la direction attend toujours les détails du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à cet égard.

L’an dernier, le CRTC avait déjà tranché que les opérateurs régionaux pourraient accéder aux réseaux des grandes télécoms à condition d’avoir eux-mêmes un spectre de fréquences locales. « Nous attendons toujours les détails, a répondu M. Jetté. Ils n’ont partagé d’information à personne. »

Au deuxième trimestre, la société a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes tandis que le bénéfice net a progressé de 8,5 % et les revenus ont augmenté de 14,8 %.

Le bénéfice net pour le trimestre terminé le 28 février atteint 119,9 millions, contre 110,6 millions à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté par action atteint 2,38 $, comparativement à 2,14 $. Les revenus, pour leur part, atteignent 728,5 millions, contre 634,5 millions.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 2,21 $ et des revenus de 728,2 millions, selon les données de la firme Refinitiv.

« Les résultats sont largement en ligne avec les attentes, à l’exception des dépenses d’investissement moins élevées que prévu », affirme Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux.

L’action de Cogeco Communications a clôturé à 110,79 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 3,41 $, ou 3,18 %.