(Montréal) Les marges de Québecor sont sous pression en raison de l’intensité de la concurrence au Québec et de la plus grande part qu’occupe sa marque à bas prix Fizz.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) dans le segment des télécommunications (plus de 90 % du BAIIA) décline de 3,2 % à 466,5 millions au quatrième trimestre.

Puisque la marque Fizz augmente plus rapidement son nombre d’abonnés que la marque Vidéotron, Québecor ajoute ainsi plus de clients payant un prix plus bas, a expliqué Hugues Simard, chef de la direction financière, lors d’une conférence visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. « Les gens choisissent les prix les plus bas. L’endroit où nous voyons de la croissance, c’est avec Fizz. »

M. Simard a toutefois précisé que les marges de Fizz « continuaient d’augmenter » à mesure que le service prenait de l’expansion.

Au bout du compte, Québecor ressort gagnant de la croissance de son service à bas prix, croit Pierre Karl Péladeau, son président et chef de la direction. « Est-ce que nous nous attendions à un certain niveau de cannibalisation ? C’est certain. Ce que nous pouvons dire, c’est que cette portion est grandement inférieure à ce que nous en tirons en termes de nouveaux abonnés. »

Jérôme Dubreuil, de Desjardins Marché des capitaux, est déçu des marges de Québecor. Il réitère, malgré tout, sa recommandation d’achat. « Nous continuons de croire que l’action s’échange à un prix attrayant tandis que le marché surestime le risque lié à la possible expansion à l’extérieur du Québec », commente-t-il.

Au sujet des visées de son entreprise à l’extérieur du Québec, M. Péladeau a dit à plus d’une reprise qu’il n’était pas en mesure de fournir un éclairage supplémentaire sur ses plans que ce qu’il avait précédemment communiqué.

La société attend la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sur les conditions réglementaires permettant de louer un accès au réseau des grandes sociétés de télécommunications canadiennes et une décision des autorités réglementaires quant à l’offre d’achat de 26 milliards de Rogers sur Shaw.

En 2021, Québecor a acquis 294 blocs de spectre de la bande de 3500 MHz, pour un montant de 830 millions. Plus de la moitié de cet investissement se concentre dans quatre provinces canadiennes : l’Ontario, le Manitoba, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

Au quatrième trimestre, Québecor a dévoilé un bénéfice ajusté par action de 0,67 $, comparativement à 0,64 $ à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, augmentent de 3,2 % à 1,18 milliard.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice ajusté par action de 0,67 $ et des revenus de 1,16 milliard, selon la firme Refinitv.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires atteint 160,5 millions, soit un écart favorable de 0,7 million comparativement au trimestre correspondant de l’exercice 2020.

La société a également annoncé qu’elle augmentait son dividende trimestriel de 9 % à 30 cents par action.

À la fermeture de la Bourse de Toronto, l’action de Québecor perdait 1,61 $, ou 5,44 %, à 28,01 $, jeudi.