La société derrière l’application montréalaise Hopper, qui permet notamment de réserver des billets d’avion au plus bas prix, réalise une nouvelle acquisition, cette fois à Paris, en France.

Hopper acquiert SMOOSS, entreprise spécialisée dans la gestion des points de contact d’un passager avec son transporteur aérien. SMOOSS a par exemple développé un produit de gestion de documents concernant la COVID-19.

Ce n’est toutefois pas ce produit qui intéresse Hopper. « Ce qui nous intéresse est leur expertise dans les systèmes aériens. C’est-à-dire la capacité d’offrir nos produits, notamment celui qui permet de geler le prix d’un vol pendant plusieurs jours, directement à partir des systèmes des transporteurs aériens », explique Frédéric Lalonde, fondateur et grand patron de Hopper.

SMOOSS compte seulement huit employés. Il s’agit de la cinquième acquisition de Hopper au cours des 12 derniers mois. La valeur de l’entente n’est pas dévoilée, mais cette transaction est stratégique car elle doit aider le produit Hopper Cloud à pénétrer l’écosystème des transporteurs aériens, une priorité chez Hopper dans les années à venir.

Hopper Cloud est une initiative interentreprises (B2B) où un fournisseur (hôtel, transporteur aérien, émetteur de carte de crédit, etc.) peut générer des revenus en intégrant l’offre de Hopper.

Le développement de produits financiers de protection pour voyageurs fait en sorte que Hopper est aujourd’hui considérée comme une fintech (une entreprise de technologie financière).

L’acquisition de SMOOSS arrive alors que Hopper est maintenant évaluée à 5 milliards de dollars américains. Cette évaluation est donnée à Hopper à la suite de la vente récente d’actions par des employés à quelques grands investisseurs, comme Brookfield.

Si ce chiffre peut sembler énorme, il demeure relativement petit étant donné la valeur boursière des concurrents Booking (100 milliards US) et Expedia (30 milliards US).

Les revenus de Hopper ont augmenté de plus de 300 % l’année dernière par rapport à 2020. Les revenus mensuels sont maintenant près de quatre fois plus élevés qu’au plus haut niveau enregistré avant le début de la pandémie.

Le chiffre d’affaires de Hopper dépasse les 2 milliards US. « On va rapidement atteindre 4 milliards, dans la mesure où on génère présentement une croissance de 300 % », dit Frédéric Lalonde.

Il précise que Hopper Cloud et les autres initiatives interentreprises (B2B) comptent déjà pour près de 30 % du chiffre d’affaires et sont appelées à générer 50 % des revenus d’ici quelques années.

Créée en 2007, Hopper a été l’application de voyages la plus téléchargée l’année dernière aux États-Unis, selon Apptopia. L’application a été téléchargée plus de 70 millions de fois depuis sa création, il y a 15 ans.

Si la tendance se maintient, on devrait avoir le même nombre de téléchargements cette année que Walmart en a aux États-Unis. On arrive rapidement dans les 10 applications de commerce électronique les plus téléchargées dans le monde.

Frédéric Lalonde, PDG de Hopper

Frédéric Lalonde rappelle que ce sont les services financiers de Hopper qui ont permis à l’entreprise de traverser la pandémie, notamment la possibilité de geler des vols et aussi de prendre un billet ou une chambre non remboursable et d’en faire un produit remboursable.

« Notre succès s’explique par les données accumulées au fil des années nous permettant de construire des modèles de risque, comme une compagnie d’assurance, en temps réel, à l’aide de l’intelligence artificielle de façon à vendre des produits uniques. »

Hopper compte notamment Investissement Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec et OMERS (la caisse de retraite des employés municipaux de l’Ontario) parmi ses investisseurs.

Le mois dernier, Hopper a annoncé une expansion dans un nouveau créneau vertical avec l’ajout de Hopper Homes, qui permet de louer un chalet, un condo, une maison ou un appartement.

« Les jeunes sont plus susceptibles de rester dans une résidence ou une maison qu’un hôtel. En raison de la démographie, il nous fallait absolument cette offre-là. On offre déjà plus de 2 millions de propriétés », dit Frédéric Lalonde.