À quelques jours de l’assemblée des détenteurs de parts de Cominar prévue mardi, le consortium mené par Canderel semble en bonne voie de réaliser son plan et d’obtenir les appuis nécessaires pour racheter le fonds de placement immobilier de Québec.

Bien qu’un investisseur institutionnel s’oppose publiquement à la transaction, les deux grandes agences de conseil de vote, ISS et Glass Lewis, recommandent d’appuyer l’opération présentée cet automne.

Plus important détenteur de parts de Cominar avec une participation d’environ 10 %, George Armoyan a indiqué à La Presse cette semaine qu’il allait « probablement » voter pour l’arrangement proposé.

Cominar a révélé le 24 octobre une entente avec un consortium mené par Canderel entourant sa vente au prix unitaire de 11,75 $ la part, une transaction évaluée à 5,7 milliards en incluant la dette.

Dans le cadre de cette opération, le Groupe Mach doit acquérir certains immeubles commerciaux et de bureaux, alors que la firme américaine d’investissement Blackstone doit récupérer 190 immeubles industriels.

Une offre concurrente toujours possible ?

Après avoir manifesté son intérêt pour Cominar le mois dernier, le président de l’agence montréalaise de développement immobilier Brasswater, Ian Quint, a indiqué à La Presse vendredi que la mise en place d’une offre concurrente s’avérait finalement « impossible ». « Malheureusement, les initiés ont suffisamment d’appuis pour faire accepter la transaction proposée », souligne-t-il.

Questionné le mois dernier sur la préparation d’une offre concurrente, Ian Quint – partenaire d’investissement de l’entrepreneur montréalais David Baazov dans le secteur immobilier – avait répondu qu’il évaluait « ses options ».

Au début de novembre, une personne associée à une société immobilière montréalaise travaillant notamment avec des investisseurs américains intéressés à présenter une offre concurrente pour Cominar avait affirmé que le groupe avec qui elle travaille était « prêt à faire une offre », mais qu’il allait attendre le plus tard possible pour se manifester.

Jointe au téléphone cette semaine, cette personne qui ne peut être nommée en raison du caractère confidentiel du dossier a simplement dit que l’assemblée était prévue mardi et a laissé entendre qu’il n’était pas impossible qu’un développement survienne en début de semaine.

Le gestionnaire d’actifs montréalais Letko Brosseau, qui dit détenir une participation de 3,3 % dans Cominar, s’est publiquement opposé à la transaction dans les dernières semaines en soulignant notamment que le moment paraît mal choisi pour vendre l’entreprise puisque Cominar émerge à peine de la pandémie, qui a entraîné de longues fermetures des centres commerciaux et des bureaux en 2020 et en 2021.

L’arrangement conclu avec le consortium mené par Canderel est survenu au terme d’un processus d’examen stratégique de plus de 13 mois lancé en raison notamment de difficultés financières chez Cominar et alors que la pandémie entraînait une incertitude supplémentaire entourant les activités.

Durant le processus d’examen, les conseillers de Cominar soutiennent avoir approché officiellement 33 parties (soit 25 investisseurs financiers et 8 investisseurs stratégiques) potentiellement intéressées par la totalité ou des portions de l’entreprise. Sept investisseurs financiers et trois stratégiques ont signé des ententes de confidentialité permettant d’effectuer une vérification diligente, indique-t-on.

Cominar possède 310 immeubles industriels, commerciaux et de bureaux au Québec et en Ontario.