(Montréal) Dollarama doit composer avec l’augmentation des coûts de la chaîne d’approvisionnement, mais le détaillant montréalais va attendre que ses concurrents fassent le premier pas avant d’augmenter ses prix.

La direction a négocié « la plupart » de ses ententes avec les transporteurs de conteneurs cet automne. « Ce n’est pas un secret que nos coûts de transport seront plus élevés l’année prochaine, a reconnu Jean-Philippe Towner, chef de la direction financière, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des plus récents résultats trimestriels. La pression inflationniste devrait continuer. »

La société n’échappe pas aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement. La pénurie de conteneurs, la perturbation de la production en raison de la pandémie, la pénurie de travailleurs et l’engorgement dans les ports ont donné bien des maux de tête aux grands détaillants.

Dollarama n’a toutefois pas l’intention d’augmenter ses prix tant que l’entreprise ne verra pas ses concurrents le faire aussi.

Nous suivons les prix, nous ne sommes pas les premiers à les déterminer. Nous voulons continuer d’offrir la meilleure valeur relative.

Jean-Philippe Towner, chef de la direction financière de Dollarama

Cette attente embrouille les prévisions quant aux marges bénéficiaires de la société au cours des prochains mois. Pour le moment, la situation n’est pas encore claire quant au chemin tracé par les concurrents, ajoute Neil Rossy, président et chef de la direction. « Je ne peux pas vous dire, en toute honnêteté, quel message envoient les autres détaillants. »

La possibilité d’introduire des articles à 4,50 $ n’est pas à l’ordre du jour pour le moment, a confirmé M. Rossy. En septembre, il avait évoqué la possibilité de le faire si les pressions inflationnistes se poursuivaient sur une plus longue période. « Je n’ai rien à annoncer pour le moment », a-t-il dit à un analyste. La dernière augmentation du prix maximal – à 4 $ – remonte à 2015.

Sans entrer dans les détails, M. Rossy a dit qu’il avait plusieurs « outils » pour composer avec l’augmentation des coûts de la chaîne d’approvisionnement. La direction analyse continuellement des manières d’accroître la productivité, affirme-t-il.

Malgré la rareté de la main-d’œuvre, Dollarama n’a pas été contrainte de réduire ses heures d’ouverture pour le moment. La société n’a pas non plus accordé d’augmentations « notables » des salaires afin d’attirer des travailleurs.

Une joyeuse Halloween

Dollarama a dévoilé des résultats meilleurs que prévu au troisième trimestre (terminé le 31 octobre) grâce aux ventes d’articles d’Halloween, dont les marges sont plus élevées, et à des dépenses moins élevées en lien avec la COVID-19.

Le bénéfice net par action s’est établi à 0,61 $, en hausse de 17,3 % par rapport à 0,52 $ à pareille date l’an dernier. Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 5,5 % à 1,122 milliard de dollars.

Avant la publication des résultats, les analystes interrogés anticipaient un bénéfice par action de 0,57 $ et des revenus de 1,121 milliard, selon une recension faite par Refinitiv.

L’atteinte d’une marge brute de 44,4 %, par rapport à 44 %, s’explique par la vente d’articles saisonniers. « L’Halloween a été bonne l’an dernier, mais elle a été encore meilleure cette année », a commenté M. Rossy.

Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, croit que les résultats devraient tempérer les inquiétudes quant aux pressions inflationnistes sur la société. Le pouvoir d’achat de l’entreprise, la baisse des dépenses liées à la COVID-19 et un effet de devises plus favorable devraient aider Dollarama à composer avec l’inflation.

Le bénéfice d’exploitation a augmenté en un an de 11,4 % au troisième trimestre de l’année financière pour se chiffrer à 271,6 millions.

Les ventes des magasins comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance interne d’un détaillant, ont augmenté de 0,8 %.

Dollarama a ouvert un nombre net de 16 nouveaux magasins, comparativement à un nombre net de 19 nouveaux magasins l’an dernier, portant le nombre total de magasins à 1397.

Note aux lecteurs : La précédente version identifiait le PDG comme Larry Rossy. Il s’agit en fait de Neil Rossy.