Parallèlement à l’accélération de la cadence de production et la réduction des coûts de l’A220, Airbus échange avec les autorités chinoises afin que l’appareil soit certifié dans ce marché.

Il n’est pas « impossible » de voir l’avion obtenir cette permission de voler dans l’espace aérien chinois l’année prochaine, estime le président-directeur d’Airbus Canada, Benoît Schultz, aux commandes de l’ex-C Series de Bombardier depuis septembre.

« La certification est un travail de longue haleine et s’effectue sur plusieurs années, a-t-il expliqué, mardi, en marge d’une allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Oui, on a commencé. »

Offert en deux versions (A220-100 et A220-300), l’avion d’Airbus peut transporter jusqu’à 160 passagers. En comparaison, l’ARJ21 du constructeur chinois COMAC peut accueillir entre 70 et 90 personnes, tandis que la capacité du C919 oscille entre 168 et 190 voyageurs.

La presse spécialisée a suggéré que l’A220 pourrait constituer une option intéressante pour certaines compagnies aériennes chinoises présentes dans la partie occidentale du pays.

« Le marché chinois, c’est plusieurs marchés en un seul, a dit M. Schultz. Nous avons démontré sur d’autres continents (la performance de l’avion) sur des liaisons similaires. Nous croyons que le marché chinois peut-être intéressé. »

M. Schultz n’a fait aucune allusion aux tensions géopolitiques entre le Canada — la principale chaîne d’assemblage de l’A220 se trouve à Mirabel — et la Chine et sur la possibilité que cette situation puisse ralentir ou freiner une éventuelle certification dans ce pays.

En septembre dernier, Comac tablait sur une demande de 9100 nouveaux appareils en Chine d’ici 2040. L’avionneur chiffre les besoins à près de 6300 avions dans le segment des monocouloirs de plus de 120 passagers.

Signe d’une certaine reprise dans l’industrie, l’A220 a décroché une commande ferme pour 10 A220-300 auprès de la compagnie aérienne nigériane Ibom Air. Air Lease Corporation a également signé une lettre d’intention pour ajouter 25 avions de plus à sa flotte.

Contrôlé par Airbus, le programme, toujours déficitaire, est aussi détenu par l’État québécois (25 %). Airbus accélère progressivement la cadence de production de l’A220. L’avionneur ambitionne d’en assembler 14 par mois, pour un total de 168 livraisons annuelles, à Mirabel et en Alabama vers 2025.