(New York) Le spécialiste des bureaux partagés WeWork a été bien accueilli jeudi à Wall Street pour son introduction à la Bourse de New York, deux ans après une tentative avortée et une saga aux multiples rebondissements qui avait failli faire imploser le groupe.

Dirigée par de nouveaux responsables, la compagnie a fusionné avec la « SPAC » (Special purpose acquisition company) BowX, véhicule déjà coté, un moyen très en vogue de s’introduire en Bourse plus facilement.  

Coté sous le symbole WE, le titre a terminé en hausse de 13,49 % à 11,78 dollars alors que le titre de la SPAC avait clôturé à 10,38 dollars la veille.

Cela valorisait la compagnie à plus de 9 milliards de dollars, bien loin des 47 milliards de valorisation théorique visés en janvier 2019.

Connue à ses débuts pour viser un public jeune, constitué en grande partie de travailleurs indépendants, la start-up, qui a frôlé la banqueroute, s’est davantage tournée vers des entreprises de plus de 500 salariés à la recherche d’espaces de travail au cœur des métropoles, où se situent généralement les bureaux WeWork.

WeWork a dégagé 658 millions de dollars de revenus entre juillet et septembre, mais continue de perdre beaucoup d’argent.

Le groupe, qui dispose de 762 espaces de travail dans 38 pays et 150 villes, espère devenir rentable au premier trimestre de l’an prochain.

Il entend lever jusqu’à 1,3 milliard de dollars de fonds avec cette entrée en Bourse, selon des documents soumis à l’autorité boursière SEC, en comptant les participations d’investisseurs comme BlackRock ou Fidelity.

Le conglomérat Softbank qui avait investi beaucoup d’argent dans WeWork au point de le regretter l’année dernière en disant avoir pris « une mauvaise décision », selon la direction du groupe japonais, continue d’en détenir la majorité.

Réinventer le lieu de travail

« A nos membres à travers le monde, nous sommes là grâce à vous », a twitté le groupe jeudi.

« Softbank est fier de soutenir WeWork », a assuré le nouveau directeur exécutif de WeWork, Marcelo Claure.

« Alors que notre façon de vivre et de travailler a fondamentalement changé, WeWork est à la tête de l’un des plus grands changements de l’immobilier commercial avec une solution d’espace de travail qui n’a jamais été aussi en demande », a-t-il ajouté.

WeWork veut tourner la page de l’ère Adam Neumann, son ex-patron et co-fondateur, dont les frasques et le caractère tempétueux avaient conduit l’entreprise au bord de la faillite.

Pour redresser la barre et assainir les finances, WeWork a nommé à sa tête en février 2020 Sandeep Mathrani, un vétéran du secteur immobilier au profil plus consensuel que celui de M. Neumann, poussé vers la sortie avec une grosse indemnité de départ.

Selon lui, l’entrée en Bourse de la compagnie « témoigne de la détermination de la société à non seulement se transformer mais aussi à s’adapter et offrir les options que le marché du travail exigent aujourd’hui ».  

« Alors que les entreprises du monde entier réinventent leur lieu de travail, WeWork est particulièrement bien placé pour offrir un espace et des services flexibles », a-t-il ajouté.  

Au plus fort de la pandémie toutefois, certains clients s’étaient plaints des conditions contractuelles imposées par WeWork.

En mai 2020, des membres new-yorkais avaient ainsi réclamé à l’entreprise de cesser de leur facturer leurs frais d’adhésion tant que les restrictions sanitaires ne seraient pas levées et avaient menacé de saisir la justice.

WeWork loue des bâtiments, les équipe et les divise en espaces de bureaux qu’il sous-loue à des membres allant des travailleurs indépendants à de grandes entreprises en passant par des start-up et des PME.