(Calgary) Le Chemin de fer Canadien Pacifique a révisé à la baisse ses perspectives de volumes transportés pour l’exercice en cours, mercredi, alors que la faiblesse de la récolte de céréales et les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont pesé sur ses résultats du troisième trimestre.

Le transporteur ferroviaire a indiqué s’attendre à ce que ses volumes, exprimés en tonnes-milles commerciales, croissent de moins de 5 % cette année, par rapport à ceux de 2020. En juillet, il disait s’attendre à une croissance d’entre 5 % et 10 %.

Cependant, le CP dit avoir toujours bon espoir d’être en mesure de livrer une croissance de plus de 10 % de son bénéfice ajusté par action pour l’ensemble de l’exercice.

« Il y a certainement des défis à relever », a admis le chef de la direction, Keith Creel, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers pour discuter des résultats.

« Nous avons une récolte céréalière canadienne plus petite, nous avons des problèmes de chaîne d’approvisionnement, des défis que l’équilibre de l’industrie connaît également, mais le macro-environnement est extrêmement solide. »

Les revenus céréaliers ont diminué de 21 % par rapport à la même période l’an dernier, alors la récolte devrait être inférieure de 40 % à celle de l’an dernier en raison des conditions sèches dans les Prairies. Les revenus liés aux véhicules automobiles ont baissé de 8 %, une pénurie de puces à semi-conducteurs ayant affecté la production de l’industrie. Les livraisons ont également été perturbées par des incendies de forêt qui ont endommagé les voies ferrées en Colombie-Britannique.

Entre-temps, la demande de matériaux et de biens a augmenté, entraînant une augmentation de 35 % des revenus pour les métaux, les minéraux et les produits de consommation, une augmentation de 27 % pour l’énergie, les produits chimiques et les plastiques et une augmentation de 22 % pour le charbon.

Dans l’ensemble, les progressions observées dans certains segments ont permis aux revenus de totaliser 1,94 milliard, des revenus en hausse par rapport à ceux de 1,86 milliard du même trimestre l’an dernier.

Le bénéfice s’est établi à 472 millions, soit 70 cents par action, pour le trimestre clos le 30 septembre, en baisse par rapport à celui de 598 millions, ou 88 cents par action, il y a un an, alors que le ratio d’exploitation — qui exprime les dépenses en tant que pourcentage des revenus — s’est détérioré par rapport à l’année dernière.

Sur une base ajustée, le profit du CP s’est élevé à 88 cents par action au plus récent trimestre, comparativement à 82 cents par action pour la même période l’an dernier.

L’analyste Walker Spracklin, de la Banque Royale, a souligné dans une note que les résultats étaient légèrement inférieurs aux attentes des analystes de 92 cents par action, mais qu’il les considérait comme neutres pour le titre parce que les difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement et aux incendies de forêt semblent être transitoires.

Au cours du trimestre, la société a eu le dessus sur la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) en concluant un accord pour faire l’acquisition du chemin de fer américain Kansas City Southern, au terme d’une longue bataille d’offres concurrentes.

« De toute évidence, cela a été un voyage, un voyage épique », a affirmé M. Creel. « Ce fut une grande bataille, qui pourrait passer à l’histoire, mais à laquelle nous étions extrêmement fiers de participer et nous sommes extrêmement satisfaits du résultat. »

Il a indiqué que la société avait fixé une assemblée des actionnaires le 8 décembre pour voter sur l’accord de prise de contrôle, d’une valeur d’environ 31 milliards en incluant la dette, et qu’il s’attendait à ce que la transaction soit finalisée au quatrième trimestre ou peut-être au début de l’année prochaine.