Après avoir ébranlé la confiance des investisseurs, l’an dernier, avec ses résultats d’essais cliniques de phase 2 pour le traitement de la toux chronique, la société biopharmaceutique lavalloise Bellus Santé s’est montrée rassurante, lundi, en présentant de nouvelles données.

Une analyse intérimaire administrative indique qu’au moins une dose du produit atteint le seuil prédéfini rigoureux de probabilité d’efficacité clinique.

Le titre de Bellus a bondi pour s’apprécier de 21 %, à 6,03 $, lundi à la Bourse de Toronto. L’action a ainsi atteint son plus haut niveau des 52 dernières semaines.

« Les résultats dévoilés laissent entendre qu’au moins une dose du médicament devrait avoir une probabilité élevée de rencontrer le principal critère d’évaluation, c’est-à-dire la réduction cliniquement significative de la fréquence de toux sur une période de 24 h », commente André Uddin, chez Research Capital, dans une note envoyée à ses clients.

Cet analyste fait ainsi passer sa cible de 6 $ d’ici 12 mois à 11,10 $.

L’analyse intérimaire précise que des effets indésirables « limités » liés au goût ont été observés et qu’aucun effet indésirable grave n’a été signalé.

Les conclusions publiées lundi permettent à Bellus d’accélérer la planification de son programme de phase 3 dans l’attente des résultats finaux qui doivent être dévoilés d’ici la fin de l’année.

« Le recrutement des participants dans l’essai progresse comme prévu », affirme le PDG de Bellus, Roberto Bellini, dans un communiqué.

« Compte tenu de cette mise à jour encourageante, je continue de m’attendre à des résultats favorables », souligne Justin Zelin, de la firme BTIG.

« C’est un remontant important pour la confiance en prévision des résultats à venir, vraisemblablement à la fin du quatrième trimestre », soutient David Martin, de la firme Bloom Burton.

André Uddin croit que le médicament de Bellus est potentiellement un meilleur produit que celui du concurrent Merck pour des raisons d’interférence sur la perception du goût.

En juillet 2020, l’action de Bellus avait perdu près de 75 % de sa valeur en une seule séance après la présentation de résultats cliniques jugés décevants pour le développement de son produit pour traiter la toux chronique.

L’action de l’entreprise dirigée par le fils de l’entrepreneur Francesco Bellini faisait essentiellement du surplace depuis, bien que les six analystes qui suivent Bellus recommandent tous de l’acheter.

Les investisseurs avaient puni Bellus, l’an passé, pour ne pas avoir atteint en phase 2 le seuil de signification statistique pour une réduction de la fréquence de la toux en état d’éveil ajustée en fonction du placebo à toutes les doses ayant été testées.

Une réduction significative de la fréquence de toux avait toutefois été observée dans un sous-groupe de patients plus gravement affectés, c’est-à-dire présentant une fréquence de toux plus élevée. Bellus avait alors jugé approprié de faire passer son produit en essai de phase 2b.

Le produit candidat de Bellus est développé pour traiter la toux chronique réfractaire, c’est-à-dire une toux qui persiste pendant plus de huit semaines malgré un traitement approprié.

Selon Bellus, environ 9 millions de patients aux États-Unis souffrent de toux chronique réfractaire, une affection qui nuit à la qualité de vie. La direction précise qu’il n’existe encore aucun médicament spécifique approuvé et que les options de traitement sont limitées.

La direction estime que le traitement de la toux chronique est un domaine aux besoins médicaux non comblés importants dont le potentiel de vente est considérable.

Dans ses hypothèses, Justin Zelin, de BTIG, suppose une approbation du médicament de Bellus en 2025.