L’incertitude réglementaire entourant le projet de mariage entre la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Kansas City Southern incite le transporteur ferroviaire américain à se laisser courtiser de nouveau par le Canadien Pacifique (CP).

L’entreprise établie au Missouri a fait savoir, samedi, qu’elle discutera avec le chemin de fer albertain à propos de son offre relevée à 31 milliards US et qui est sur la table jusqu’au 12 septembre.

« KCS note que rien ne garantit que les discussions aboutiront à une transaction », a fait savoir la compagnie, dans une déclaration, en soulignant que son conseil d’administration n’avait pas encore déterminé si la plus récente proposition du CP était supérieure à l’offre du CN.

Le transporteur ferroviaire de Calgary avait annoncé une entente avec KCS en mars dernier avant de voir le CN, établi à Montréal, lui damer le pion avec une offre valorisée à 33,6 milliards.

« Nous sommes impatients de recommencer à discuter avec le conseil d’administration de KCS pour faire progresser une combinaison potentiellement unique », a déclaré dans un communiqué le président et chef de la direction du CP, Keith Creel, dans une déclaration.

Le 31 août dernier, le Surface Transportation Board (STB) – responsable des fusions dans le secteur ferroviaire aux États-Unis – a porté un dur coup à l’achat de KCS par le CN en refusant la demande du plus important transporteur ferroviaire au Canada de mettre une fiducie avec droit de vote.

Cet outil aurait permis au CN de détenir les actions du transporteur ferroviaire américain pendant l’examen de la transaction, un processus qui pourrait s’échelonner jusqu’à la fin de 2022. Les actionnaires de KCS auraient également été payés plus rapidement plutôt que de devoir attendre la clôture de la transaction.

Les deux chemins de fer canadiens veulent mettre la main sur KCS en raison de ses actifs ferroviaires qui procurent un accès au Mexique. La compagnie qui raflera le transporteur américain pourra exploiter un réseau reliant le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Le CP avait déjà obtenu le feu vert du STB afin de mettre une fiducie avec droit de vote, notamment en raison de sa plus petite taille. Contrairement au CN, le réseau du CP ne se chevauche pas avec celui de KCS au sud de la frontière. Un regroupement entre le CP et KCS serait ainsi examiné en vertu de règles moins strictes aux États-Unis. Le CP avait annoncé la bonification de son offre à 31 milliards US le 10 août dernier. L’entreprise n’avait pas offert davantage que le CN a faisant valoir que sa proposition était moins risquée d’un point de vue réglementaire.