(New York) Trois distributeurs américains de médicaments et le laboratoire Johnson & Johnson, qui ont accepté fin juillet de payer 26 milliards de dollars liés à la crise des opiacés, ont annoncé samedi avoir reçu le soutien de suffisamment d’États pour passer à la prochaine étape de l’accord.

Ce règlement à l’amiable doit leur permettre d’éviter des milliers d’actions en justice intentées par des États américains et collectivités locales qui accusent les entreprises d’avoir un rôle dans cette crise sanitaire, à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux États-Unis.

AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson ont, dans un communiqué commun, expliqué avoir reçu le feu vert de 42 des 49 États qui les poursuivaient, ainsi que du district de Washington, la capitale, et de cinq territoires américains.

Le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson a indiqué dans un message séparé être aussi prêt à passer à la prochaine étape prévue dans l’accord.  

« Ce règlement ne constitue pas une admission de responsabilité ou d’acte répréhensible et l’entreprise continuera de se défendre contre tout litige que l’accord final ne résout pas », a souligné la société.

Johnson & Johnson, qui fait partie des laboratoires accusés d’avoir alimenté la crise en produisant des opiacés, a confirmé en juin avoir arrêté la production et la vente de ces substances.

Les distributeurs de médicaments sont, eux, accusés d’avoir fermé les yeux sur des commandes d’opiacés suspectes.

Selon les termes négociés, le versement des 26 milliards de dollars — qui doivent permettre aux États et collectivités de financer les traitements rendus nécessaires par ce fléau — dépend du nombre d’États américains qui valideront l’accord.  

Chaque État participant a maintenant jusqu’au 2 janvier pour demander à leurs collectivités locales respectives si elles veulent aussi être parties prenantes à l’accord.  

Si les conditions sont remplies, l’accord entrera en vigueur « 60 jours après que les distributeurs auront déterminé qu’il y a une participation suffisante pour procéder », détaille le communiqué.

S’il se confirme, l’accord sera le plus important de l’épique et complexe bataille juridique engagée par les États et collectivités américaines pour faire payer les entreprises.

Dans un autre dossier, un juge américain a approuvé mercredi le plan de faillite proposé par Purdue, accusé pour sa part d’avoir contribué à la crise des opiacés aux États-Unis en promouvant agressivement son médicament anti-douleur OxyContin.  

Ce plan prévoit que les propriétaires de la société, la famille Sackler, versent 4,5 milliards de dollars au total aux victimes et institutions affectées et que l’entreprise soit démantelée, en échange d’une certaine immunité pour les membres de la famille.