(Hong Kong) La loi chinoise contre les sanctions étrangères sera appliquée à Hong Kong, sous une forme ou une autre, a indiqué mardi la cheffe de l’exécutif du centre financier.

En juin, le Parlement chinois s’est doté d’un texte, au libellé vague, qui légalise des représailles contre des entreprises ou des personnes qui appliqueraient des sanctions contre la Chine.

Ce texte est une riposte de Pékin aux sanctions prises par des pays occidentaux à la suite de la répression de la dissidence à Hong Kong et au Xinjiang.

Il prévoit notamment l’interdiction de visa aux individus tombant sous le coup de la loi, mais aussi à leur famille, ainsi que « la saisie et le gel des biens » de personnes ou d’entreprises qui appliqueraient des sanctions contre la Chine.

Les entreprises étrangères peuvent être poursuivies devant les tribunaux chinois pour avoir appliqué des sanctions.

Les rumeurs selon lesquelles Pékin envisageait d’étendre cette loi à Hong Kong ont enflé au cours des derniers jours.

Mardi, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a confirmé que Pékin l’avait consultée afin d’inclure ce texte dans la Loi fondamentale, le texte qui sert de mini-Constitution à la ville théoriquement semi-autonome.  

« L’objectif de la loi anti-sanctions est de défendre la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de notre pays », a-t-elle déclaré à la presse.

Mme Lam a indiqué avoir conseillé à Hong Kong d’adopter son propre texte législatif.

Mais elle a ajouté que Pékin pourrait également imposer directement ces mesures, comme il l’a fait l’an dernier avec la loi draconienne sur la sécurité nationale qui a permis de mettre fin à toute dissidence.  

« Certaines forces étrangères, des gouvernements étrangers et des médias occidentaux vont certainement attiser cette affaire, dans l’espoir d’affaiblir notre statut de centre financier », a-t-elle affirmé. « Une loi locale peut nous permettre de mieux clarifier le cadre et les procédures de la loi et de mieux l’adapter au système juridique de Hong Kong ».

Les relations entre la Chine et les grandes puissances occidentales se sont détériorées ces dernières années, mettant les entreprises opérant sur les deux marchés dans une position délicate.  

Les États-Unis ont imposé une série de sanctions à des responsables chinois et hongkongais, parmi lesquels Mme Lam.  

La Chine a répliqué par des mesures réciproques.