(Kingsey Falls) L’action de Cascades a été malmenée à la Bourse, jeudi, tandis que la faiblesse de la demande pour le papier de toilette a été pire que ce que craignaient les analystes.

L’entreprise de Kingsey Falls a dévoilé un bénéfice net ajusté largement inférieur aux prévisions des analystes financiers. Il était de 0,07 $ au deuxième trimestre, par rapport à 0,61 $ l’an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes prévoyaient, en moyenne, qu’il s’établirait à 0,23 $, selon Refinitiv.

À la Bourse de Toronto, l’action clôturait en baisse de 6,67 %, ou 1,07 $, à 14,97 $.

La baisse de la demande pour le papier tissu a forcé Cascades à mettre en veille près de 24 % de sa capacité de production afin d’écouler ses stocks, a expliqué Mario Plourde, président et chef de la direction, dans une conférence visant à discuter des résultats du deuxième trimestre. Il a également noté que les coûts de production et des intrants ont été plus élevés.

Ainsi, les ventes de papiers tissus ont reculé de 30 % et se sont faites à un prix moyen inférieur de 15 % au cours de la période de trois mois terminée le 30 juin dernier. Ce trimestre se compare toutefois à un moment où les consommateurs se ruaient vers les paquets de rouleaux de papiers de toilette, dans la crainte d’une pénurie. La division a enregistré une perte d’exploitation avant amortissement de 5 millions de dollars, comparativement à un gain de 48 millions l’an dernier.

M. Plourde s’est voulu rassurant quant aux perspectives de cette division. « Comme il s’agit d’un bien essentiel, nous pensons que ces difficultés sont temporaires », a-t-il dit.

Les stocks de Cascades seraient revenus à un seuil normal en juillet, ajoute Jean-David Tardif, président et chef de l’exploitation du Groupe Tissu. « Nous avons travaillé très fort pour réduire nos stocks au deuxième trimestre. Nous nous attendons à une croissance des volumes d’entre 10 % et 12 % au troisième trimestre par rapport au deuxième. »

Déception des analystes

Il n’en reste pas moins que les résultats sont décevants, déplore Sean Stuart, de Valeurs mobilières TD. Il souligne que le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) ajusté a atteint un creux de deux ans. Le BAIIA a ainsi reculé de 23 % à 141 millions. « La direction avait dit qu’elle anticipait qu’il demeurerait stable, il y a deux mois seulement. »

À travers la totalité de ses activités, Cascades a affiché des revenus en baisse de 6 %, passant de 1,02 milliard à 956 millions. Le bénéfice net, pour sa part, fond presque en entier de 54 millions à 3 millions.

Les activités d’emballage de la société se sont mieux tirées d’affaire au cours du trimestre. Les ventes ont augmenté de 16 % à 131 millions. Plus importante activité de cette division, la production de carton-caisse a généré un bénéfice d’exploitation avant amortissement de 95 millions, en hausse de 14,4 %, ou de 12 millions.

Cascades a expliqué que le segment Emballage était parvenu à vendre plus d’items à un prix plus élevé, mais qu’il a dû composer avec une hausse du coût de ses intrants. Des activités d’entretien de ses installations ont également eu lieu et l’effet de devise n’a pas été favorable au cours du trimestre.

Le segment du carton-caisse opère au maximum de sa capacité, commente Charles Malo, président et chef de l’exploitation de Cascades Emballage carton-caisse, toujours lors de la conférence téléphonique. « Avec les clients que nous avons, notre carnet de commandes est réservé jusqu’à la fin de l’année. Cela veut dire que nous avons une idée de la demande future. »

Malgré les difficultés, la société a annoncé qu’elle bonifie son dividende trimestriel de 50 % à 0,12 $.