Air Canada est arrivée « à un tournant », selon son PDG. « Les clients reviennent. Nous nous attendons à constater sous peu une remontée financière », a affirmé Michael Rousseau, vendredi, en marge de la présentation de la performance printanière du transporteur aérien montréalais.

Le taux d’épuisement du capital est révélateur, selon lui. Air Canada a épuisé en moyenne environ 8 millions de dollars par jour durant les mois d’avril, de mai et de juin, alors que les projections misaient sur 13 à 15 millions.

Et pour les mois de juillet, d’août et de septembre, Air Canada prévoit un taux d’épuisement du capital de 3 à 5 millions par jour, l’équivalent de 280 à 460 millions pour l’ensemble du trimestre.

« Je suis absolument convaincu qu’Air Canada émergera encore plus forte de cette crise pour ensuite atteindre des sommets inégalés », soutient Michael Rousseau.

Dans les pays où la relance est plus avancée qu’au Canada, l’assouplissement des restrictions sur les déplacements non seulement favorise les voyages, mais aussi accroît la demande à l’égard du transport aérien en plus de stimuler grandement l’activité économique en général, dit le PDG.

« La tendance actuelle qui se dégage relativement à nos réservations semble en être la preuve », précise-t-il.

Michael Rousseau se réjouit évidemment de l’augmentation des taux de vaccination et de l’assouplissement des restrictions des déplacements au Canada.

L’élimination de la période de mise en quarantaine pour les Canadiens entièrement vaccinés revenant au pays et la levée d’autres restrictions de déplacements annoncées en juin ont entraîné une augmentation considérable des réservations.

Michael Rousseau, PDG d’Air Canada

La crise sanitaire continue néanmoins de plomber Air Canada ainsi que le secteur du transport aérien canadien, et la perte nette supérieure à 1,1 milliard générée durant les trois derniers mois témoigne des conséquences de la pandémie sur les voyages.

L’action demeure stable

Les réservations plus fortes qu’anticipé de billets pour des voyages à venir et le taux d’épuisement du capital plus faible que prévu durant les mois printaniers font ressortir l’effet important que l’assouplissement des restrictions sur les voyages peut avoir sur les résultats financiers, indique l’analyste Tim James, de la TD.

Les résultats trimestriels et les prévisions de bénéfices à long terme ont cependant une importance secondaire, à son avis.

L’évolution du nombre des cas de COVID-19 à l’échelle mondiale et l’évolution des assouplissements de restrictions sur les voyages par les gouvernements au cours des prochains mois seront les principaux facteurs d’influence sur le prix de l’action d’Air Canada, soutient cet expert.

L’action d’Air Canada est demeurée stable vendredi, pour clôturer à 25,11 $ à la Bourse de Toronto. Le titre, qui valait une cinquantaine de dollars à son sommet prépandémie, avait reculé jusqu’à une douzaine de dollars en mars l’an passé.

Air Canada dit avoir remboursé, début juillet, pour près de 1 milliard de dollars de billets pour des vols annulés en raison de la pandémie et prévoit débourser environ 200 millions de dollars à cet effet en juillet, août et septembre.

Air Canada et Transat ont annoncé en avril avoir accepté une aide financière du gouvernement fédéral, alors que la direction de WestJet a fait savoir, cette semaine, qu’elle ne recherchait plus un soutien financier du gouvernement.

Contrairement à Air Canada et à Transat, deux entreprises inscrites en Bourse, WestJet est aujourd’hui une entreprise privée détenue par le conglomérat torontois Onex.