(Gaspé) Le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu mercredi dans la région de Gaspé au Québec pour annoncer un investissement de 25 millions afin d’agrandir une usine d’éoliennes produisant des pales destinées aux marchés américain et européen.

Le projet est un partenariat avec le gouvernement du Québec et le propriétaire de l’usine LM Wind Power, une filiale danoise de General Electric, pour produire des pales de 107 mètres de long qui, selon le gouvernement fédéral, seraient les plus grandes au monde.

Le projet d’agrandissement de l’usine de LM Wind Power à Gaspé coûtera 160 millions. Le gouvernement fédéral a expliqué dans un communiqué qu’il injecterait « jusqu’à 25 millions de dollars » qui contribueront à créer 200 emplois et à « maintenir environ 380 emplois supplémentaires pour les travailleurs canadiens ».

« Nous avons les compétences, l’expertise et les ressources ici au Canada pour être des leaders en technologies propres », a affirmé M. Trudeau lors d’un rassemblement à l’usine en Gaspésie, aux côtés du ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, et de la députée locale au fédéral, la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier.

« Et notre gouvernement continuera à prendre des mesures concrètes pour développer notre avantage industriel en matière d’énergie renouvelable. »

Le ministre de l’Énergie du Québec, Jonatan Julien, qui était également présent à l’annonce, a mentionné que le gouvernement provincial accorderait un prêt de 29 millions au projet, qui, selon lui, apporterait et maintiendrait des emplois de qualité indispensables dans la région.

Le premier ministre a refusé de confirmer s’il y aura des élections à l’automne, mais il est loin d’avoir balayé du revers de la main les rumeurs alors qu’il a amorcé une tournée d’annonces un peu partout au pays. Avec des rumeurs de déclenchement d’une campagne électorale dans quelques semaines, M. Trudeau a rapidement critiqué les conservateurs après l’annonce de mercredi.

« Cela fait six ans que j’essaie d’expliquer aux conservateurs – qui refusent d’écouter, mais les Canadiens comprennent bien – que lutter contre les changements climatiques et protéger l’environnement est le moyen de sécuriser les emplois de demain », a-t-il fait valoir, après avoir énuméré une série d’investissements dans l’énergie verte de son gouvernement.

La circonscription de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine est restée de justesse aux mains des libéraux aux dernières élections. Mme Lebouthillier a battu son rival du Bloc québécois par moins de 700 voix.

Questionné sur les propos du chef bloquiste Yves-François Blanchet qui aurait affirmé que le chef libéral fait des annonces en Gaspésie parce qu’il craint de perdre la circonscription, M. Trudeau n’a pas mâché ses mots à l’égard du Bloc québécois.

« Je comprends que le Bloc se doit d’être cynique, c’est sûr, c’est leur job de critiquer, d’être cynique, c’est ce qu’ils font. Mais un moment donné, il faut aussi bâtir, il faut aussi investir pour l’avenir. Il faut aussi prendre des actions pour lutter contre les changements climatiques, pas seulement ici au Canada, mais partout dans le monde », a-t-il commenté.

Pour M. Trudeau, cet investissement ne représente pas « un intérêt électoraliste », mais plutôt un intérêt pour les travailleurs canadiens et la planète. « C’est le résultat de partenariat de longue date avec le gouvernement du Québec » pour assurer les emplois actuels et à venir, a-t-il aussi soutenu.

Le premier ministre a commencé sa journée à Percé, où il a animé une table ronde économique et s’est promené sur la pittoresque promenade de la ville pour une photo avec la ministre Lebouthillier.

Lors du discours d’ouverture de la table ronde, le chef libéral a annoncé son soutien à l’amélioration du quai du port de Cap-aux-Meules aux Îles-de-la-Madeleine et a assuré qu’Ottawa retirait l’infrastructure de la liste des ports à être cédés par le fédéral.

M. Trudeau a promis que le gouvernement installerait une barge le long du quai pour fournir un amarrage supplémentaire d’ici la saison prochaine et mènerait une étude pour déterminer les réparations nécessaires à long terme.