Le deuxième plus grand épicier du Canada a réalisé de plus faibles ventes au cours de son plus récent trimestre, ses résultats ayant chuté par rapport à la manne obtenue par les supermarchés l’an dernier, au début de la pandémie.

La société, qui exploite de nombreuses chaînes d’épicerie, dont IGA, Rachelle-Béry, Sobeys et Safeway, a indiqué mercredi que le comportement des consommateurs avait commencé à se stabiliser, ce qui a entraîné une baisse 1,3 % de ses ventes globales au quatrième trimestre.

Les ventes de ses magasins ouverts depuis au moins un an – une mesure clé pour les détaillants, qui exclut les fluctuations attribuables aux ouvertures et fermetures de magasins – ont chuté de 4,5 % au quatrième trimestre. En excluant le carburant, les ventes des magasins comparables ont chuté de 6,1 %.

Pourtant, même si les achats alimentés par la panique ou ceux pour constituer des réserves se sont estompés, les ventes d’Empire ont continué d’être supérieures à celles d’avant la pandémie.

Comparativement à il y a deux ans, les ventes des magasins comparables montraient une progression de 10,4 %, les Canadiens se présentant moins souvent au magasin, mais achetant davantage lorsqu’ils le faisaient.

Malgré tout, l’épicier se prépare également à une certaine normalisation des habitudes d’achat à mesure que les taux de vaccination progressent et que les restrictions contre la COVID-19 s’assouplissent, a expliqué le président et chef de la direction d’Empire, Michael Medline.

« Nous sommes optimistes, mais nous sommes aussi réalistes », a-t-il affirmé lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des plus récents résultats financiers de l’entreprise.

« Nous avons gagné des parts de marché pendant la pandémie […] et nous pensons que nous conserverons une bonne partie de ces nouveaux clients. »

Empire s’attend cependant à ce que les Canadiens commencent à réorienter certaines dépenses alimentaires vers les restaurants et à magasiner un peu plus pour l’épicerie, ce qui entraînera des visites plus fréquentes, avec des paniers moins remplis, a souligné M. Medline.

Ce changement pourrait voir certaines dépenses d’épicerie passer des magasins à service complet, qui ont profité d’un boom des acheteurs avec la tendance du « guichet unique » pendant la pandémie, aux magasins à bas prix, a-t-il estimé.

Des primes de confinement de 9 millions

Dans l’ensemble, les ventes d’Empire ont totalisé 6,92 milliards, contre 7,01 milliards au quatrième trimestre de la société un an plus tôt.

Entre-temps, Empire a continué de payer une prime aux travailleurs de première ligne pendant les confinements de la COVID-19, pendant la période de 13 semaines terminée le 1er mai. La société a versé 9 millions en primes de confinement au cours de son quatrième trimestre, soit plus du double de son estimation initiale de 4 millions.

Empire a dévoilé un bénéfice attribuable aux actionnaires de 171,9 millions, soit 64 cents par action, pour le trimestre clos le 1er mai. En comparaison, il avait réalisé un profit de 177,8 millions, soit 66 cents par action, pour le même trimestre l’an dernier.

Au cours du trimestre, Empire a annoncé l’acquisition d’une participation majoritaire dans Longo’s, un réseau familial d’épiceries spécialisées dans la région de Toronto. L’accord de 357 millions, qui comprenait les activités de commerce électronique Grocery Gateway de Longo, a été conclu le 10 mai.

Empire a également accéléré son expansion de Farm Boy. Il a acquis le réseau de 26 magasins de l’épicerie en décembre 2018 et a annoncé son intention d’au moins doubler son nombre de magasins en cinq ans. La société a indiqué qu’elle avait maintenant atteint le point milieu de son objectif d’expansion et qu’un total de 39 magasins Farm Boy étaient ouverts.

Empire continue d’étendre son sa chaîne à bas prix FreshCo dans l’Ouest canadien, qui a ouvert 15 nouveaux magasins au cours de l’exercice financier.

L’entreprise améliore également sa plateforme de commerce électronique Voilà by Sobeys. Le service de commande en ligne traite les commandes par l’intermédiaire du centre automatisé de traitement des clients de l’épicier à Vaughan, en Ontario, qui effectue des livraisons dans une grande partie du sud de l’Ontario.

La société a ajouté qu’un deuxième centre de distribution à Montréal commencera à fonctionner au début de 2022 pour soutenir le lancement de Voilà par IGA.

Empire a précisé qu’il prévoyait d’avoir éventuellement quatre centres de distribution à travers le pays, ce qui lui permettrait de desservir environ 75 % des ménages canadiens.

L’entreprise a également lancé le service Voilà avec collecte à l’auto dans 30 magasins en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Alberta, et prévoit ajouter ce service dans un maximum de 90 autres magasins au cours de la prochaine année.