Malgré la pandémie, la croissance ne semble pas vouloir s’arrêter chez Communauto. L’entreprise québécoise d’autopartage, déjà bien installée dans la métropole, annoncera ce jeudi l’ajout de près de 300 véhicules à son parc montréalais, dont une cinquantaine seront entièrement électriques.

« On va être en mesure de dépasser les 1000 voitures FLEX en libre-service dès cet été. On devrait aussi atteindre presque 1300 voitures en station, seulement pour Montréal », confirme à ce sujet le vice-président de l’organisation, Marco Viviani, en entrevue avec La Presse.

Dans le détail, ce sont 260 véhicules qui seront ajoutés sur l’île de Montréal, dont 180 seront consacrés au mode FLEX, sans réservation. De ce nombre, 50 voitures seront « 100 % électriques », avec une autonomie de plus de 400 kilomètres. « Avec cette addition, c’est plus d’une centaine de véhicules 100 % électriques qui seront à la disposition des usagers. Au total, 50 % de notre parc est composé de véhicules 100 % électriques ou hybrides. Nous en aurions beaucoup plus si ce n’était de la difficulté pour les manufacturiers de nous les fournir », soulève de son côté le président de l’entreprise, Benoit Robert.

Si de fortes baisses d’achalandage ont été observées en avril dernier (-60 %) ou en novembre et en décembre, vu les mesures restrictives, Communauto demeure positive que l’été 2021 sera fort achalandé. « L’an dernier, en juin, juillet et août, on a eu 40 % d’achalandage en plus. Certaines semaines, on atteignait même 50 % de plus, et notre nombre de voitures n’était pas suffisant », insiste Marco Viviani, faisant référence à la « pénurie » de véhicules qui avait été observée dans certains quartiers.

[Nous avons fait de notre mieux] pour tendre vers le meilleur équilibre possible entre la prudence qui doit orienter nos décisions et le besoin de disposer d’une offre suffisante.

Benoit Robert, président de Communauto

Le territoire de desserte FLEX sera agrandi et englobera dorénavant les arrondissements de LaSalle et de Montréal-Nord, tandis que Cartierville et Saint-Laurent auront maintenant accès aux véhicules en station. On prévoit aussi bientôt « l’ouverture d’un point de service FLEX » sur la Rive-Sud de Montréal. Ainsi, les voitures de Communauto seront disponibles en station dans 17 arrondissements ; seuls Pierrefonds-Roxboro et L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève n’y auront pas encore accès. Le service FLEX, lui, sera disponible dans seulement 12 des 19 arrondissements de Montréal.

Nouvelles réalités

Selon l’entreprise, les déplacements « systématiques », surtout ceux entre la maison et le travail, sont aujourd’hui beaucoup moins importants dans son achalandage, pandémie et télétravail oblige.

Les gens sont davantage à la maison, ils font plus d’activités à proximité et ont moins besoin de se déplacer ou d’avoir une voiture personnelle. L’autopartage s’ajuste bien à ça. Pendant la pandémie, on s’est vraiment rendu compte que c’était une offre de déplacement essentielle.

Marco Viviani, vice-président de Communauto

D’ailleurs, plusieurs autres villes canadiennes verront des ajouts de service d’ici l’été. On prévoit notamment un ajout de 20 véhicules à Québec. À l’extérieur de la province, Toronto obtiendra 120 voitures de plus, pendant qu’Halifax en aura aussi une vingtaine. Quant aux villes d’Ottawa et de Calgary, elles recevront une dizaine de voitures supplémentaires. Outre-mer, Communauto ajoutera 20 véhicules à Paris, en France, où son marché demeure pour l’instant beaucoup plus marginal qu’au Canada. En tout, on estime que 4000 véhicules seront en circulation d’ici la saison estivale dans une quinzaine de municipalités.

L’entreprise n’exclut pas une autre phase de croissance à l’automne prochain, mais tout dépendra de la situation de la COVID-19 et de l’évolution de la troisième vague, dont l’impact demeure « difficile à prévoir » sur un horizon de quelques mois.

« Cet été, si les gens répondent comme l’an dernier, on risque d’être encore un peu serrés, donc c’est certain que si tout repart à l’automne, à mesure qu’on est vaccinés, peut-être qu’on devra encore ajouter des véhicules », conclut M. Viviani. À Montréal, il prévoit que « les trois quarts des nouveaux véhicules » seront mis en service d’ici la fin du mois de juin.