Le plus important détenteur de parts de Cominar tape du pied. Si bien que l’investisseur réputé militant George Armoyan commence à réduire son investissement dans le fonds de placement immobilier de Québec.

« Nous sommes déçus de la longueur du processus de révision stratégique et des coûts significatifs pour les détenteurs de parts sans aucun résultat [découlant de ce processus] », dit Steven Darrow, l’un des hommes de confiance de George Armoyan.

La société de portefeuille (holding) privée de George Armoyan, G2S2 Capital, vend des blocs de parts de façon quotidienne depuis la publication des résultats de fin d’exercice de Cominar, le 3 mars.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

George Armoyan

Après avoir largué plus de 615 000 parts de Cominar en trois jours la semaine dernière, G2S2 avait déjà vendu plus de 665 000 parts additionnelles cette semaine au moment de publier.

Steven Darrow précise que G2S2 détient maintenant un peu moins de 19,5 millions de parts de Cominar, participation qui demeure toujours pour l’instant supérieure à 10 %. Faut-il s’attendre à ce qu’elle glisse sous la barre des 10 % ?

« Je ne ferai aucun autre commentaire à ce sujet », répond simplement Steven Darrow.

Dans sa mise à jour publiée la semaine dernière en marge du dévoilement de ses résultats financiers, Cominar a indiqué ne pas avoir établi de calendrier définitif pour terminer le processus d’analyse stratégique, et « aucune décision n’a été prise pour le moment ».

« Rien ne garantit que ce processus d’analyse stratégique donnera lieu à une transaction », a souligné Cominar.

La direction disait aussi ne pas avoir l’intention de divulguer d’autres développements concernant ce processus, « à moins et jusqu’à ce qu’il soit déterminé que la divulgation est nécessaire ou appropriée ».

Cominar avait annoncé le lancement de ce processus le 15 septembre dernier dans le but de trouver des solutions de rechange stratégiques potentielles visant à accroître la valeur pour les porteurs de parts.

Appelés à réagir jeudi, les dirigeants n’ont pas souhaité formuler de commentaires.

Près de 200 millions en investissement

G2S2 Capital a commencé à accumuler des parts de Cominar peu après le début de la pandémie jusqu’à en détenir plus de 20 millions, investissement d’une valeur de près de 200 millions au cours boursier de Cominar cet hiver.

L’automne dernier, George Armoyan avait confié à La Presse voir en Cominar un titre significativement sous-évalué par rapport à la valeur nette de ses actifs et un portefeuille immobilier renfermant un fort potentiel.

« Dans cinq ans, j’aurai l’air d’un visionnaire ou d’un crétin », avait dit l’homme d’affaires en entrevue.

Le titre de Cominar a clôturé en légère baisse jeudi, à 9,47 $ à Toronto. C’était la première fois que le titre reculait depuis le début du mois de mars. Le titre, qui avait chuté jusqu’à 6,77 $ l’été dernier, est en hausse de 17 % cette année.

Mieux connu au Canada anglais, George Armoyan a notamment vécu à Montréal, à Toronto et à Halifax au fil des années. Il a aussi passé beaucoup de temps aux États-Unis, surtout l’hiver, où il est notamment actif en développement immobilier à Atlanta, à Charlotte et en Floride.

Investisseur « contrarian », George Armoyan traîne une réputation de militant. S’il disait ne pas vouloir agir en « activiste » chez Cominar, il avait néanmoins dit souhaiter avoir son mot à dire dans la gestion de l’entreprise. Il n’a pas été possible de lui parler jeudi.

Le portefeuille de Cominar contient plus de 310 immeubles de bureaux, commerciaux et industriels au Québec et en Ontario.